Facteurs associés à l'allaitement maternel du nourrisson jusqu'à 6 mois à la maternité de l'hôpital Antoine-Béclère, Clamart

Publié le 1 juillet 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs : Tandis que diverses actions de santé publique nationales ou locales sont entreprises pour améliorer le taux et la durée de l'allaitement maternel en France, nous avons conduit une étude afin de décrire les facteurs associés à sa pratique à la maternité de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart en 2002. Méthodes : Cette étude prospective portait sur les nouveau-nés issus de grossesses uniques nés à la maternité de l'hôpital Antoine-Béclère (Clamart), à l'exclusion des grands prématurés (< 31 semaines d'aménorrhée). Leurs mères ont été interrogées lors de leur séjour en unité de suites de couche, à 1 mois et aux 6 mois de l'enfant. Des données ont été recueillies sur leurs antécédents médicaux, la grossesse et l'accouchement, la santé du nourrisson et son mode d'alimentation, et les raisons du choix du type d'alimentation de l'enfant. Résultats : Au total, 562 nouveau-nés ont été inclus entre le 7 janvier et le 7 avril 2002. Les taux d'enfants allaités à la naissance et à la sortie de la maternité étaient respectivement de 73 et 68 %. Parmi ces derniers, 89 % étaient toujours allaités à 1 mois et 37 % des enfants allaités à 1 mois l'étaient toujours à 6 mois (soit 11 % des enfants inclus initialement). Les facteurs associés à la pratique de l'allaitement maternel à 1 mois étaient un niveau d'études supérieur (ORa : 2,4 [1,0-5,7] par rapport au niveau primaire), la multiparité (ORa : 3,0 [1,2-8,0] par rapport aux primipares), et une naissance à terme (ORa : 6,6 [2,4-18,4] par rapport à la prématurité). Par ailleurs, la prise d'un traitement médicamenteux pendant la grossesse (ORa : 0,2 [0,04-0,6]) et l'existence d'antécédents médicaux (ORa : 0,4 [0,2-1,0]) étaient associés à un taux moindre d'allaitement à 1 mois. Chez les femmes allaitant à 1 mois, la poursuite de l'allaitement au sein à 6 mois était associée au niveau d'études (ORa : 2,2 [1,0-5,0]), au fait d'avoir choisi le mode d'alimentation pendant la grossesse (ORa : 2,5 [1,1-5,0] par rapport à celles n'ayant pas fait de choix) et à la procréation médicalement assistée (ORa : 5,0 [1,2-14,3] par rapport à la procréation spontanée). Discussion : Les taux d'allaitement observés dans cette maternité sont supérieurs à ceux observés au niveau national à la sortie de la maternité. Les facteurs associés à la poursuite de l'allaitement à 1 et 6 mois permettent d'identifier les femmes pouvant être particulièrement encouragées à allaiter par le personnel impliqué au cours du suivi de la grossesse. Les interventions mises en place dans le cadre de la promotion de l'allaitement maternel devraient donc impliquer au premier plan, le personnel des maternités. (R.A.)

Auteur : Siret V, Castel C, Boileau P, Castetbon K, Foix l'Helias L
Archives de Pédiatrie, 2008, vol. 15, n°. 7, p. 1167-73