Surveillance épidémiologique du paludisme en Guyane

Publié le 1 février 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

La Guyane est le seul département français (avec la communauté territoriale de Mayotte) où le paludisme est présent à l'état endémique. Plus de 97 % des contaminations surviennent dans la zone de transmission permanente, située le long des fleuves frontières avec le Surinam et le Brésil, ainsi que dans les communes de l'intérieur du département. L'incidence annuelle y varie entre 80 et 300 cas pour 1 000 habitants selon les années et les communes concernées. Dans la zone littorale, la transmission du paludisme reste sporadique. L'objectif de ce rapport est d'établir un état des lieux du système actuel de surveillance du paludisme en Guyane et de faire des propositions pour améliorer ce système. Il s'appuie sur les conclusions d'une mission d'évaluation réalisée en novembre 2003 par la Cire Antilles-Guyane et le Département international et tropical de l'InVS et sur une série de consultations menées courant 2004 avec les différents acteurs du système de surveillance. Ces consultations ont permis d'élaborer de manière conjointe les propositions et les recommandations. Seul le système de surveillance du paludisme existant en zone littorale est véritablement orienté vers l'alerte et la réponse. En zone de transmission permanente, la complexité des circuits de validation des examens parasitologiques et les délais importants de transmission et de traitement de l'information font que les données de surveillance sont très peu utilisées pour l'orientation des actions de lutte antipaludique. Les définitions de cas utilisées sont très spécifiques, mais peu sensibles. L'incidence élevée du paludisme autochtone rend le dispositif réglementaire de notification obligatoire impossible à appliquer en Guyane. Enfin, les résultats de la surveillance des chimiorésistances, uniquement basés sur des tests in vitro effectués sur des échantillons dont la représentativité n'est pas assurée, sont difficiles à extrapoler. Les principales propositions du rapport comportent la révision des définitions de cas, la simplification des circuits de transmission de l'information et la centralisation de son traitement, l'intégration de la surveillance du paludisme dans un dispositif pérenne de surveillance des maladies infectieuses prioritaires en Guyane et enfin, l'amélioration du suivi de la résistance aux traitements antipaludiques. (R.A)

Auteur : Chaud P, Paquet C, Huguet P, Cottrelle B
Année de publication : 2006
Pages : 39 p.