Cancers autour du bassin industriel du Sud Grenoblois. Incidence des cancers et mortalité par cancer dans les communes riveraines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie, années 2003-2013

Publié le 28 décembre 2022
Mis à jour le 27 décembre 2022

En 2020, l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes a sollicité Santé publique France pour documenter d'éventuels excès de cancers parmi les riverains des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie dans le Sud-Grenoblois (département de l'Isère). L'étude réalisée par Santé publique France est de type écologique. Elle compare les niveaux d'incidence des cancers et de la mortalité par cancer dans les communes voisines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie avec ceux observés dans le département de l'Isère. Les données de mortalité, recueillies auprès du CépiDC de l'Inserm et d'incidence recueillies auprès du registre des cancers de l'Isère, portent sur la période 2003 à 2013. Les SMR et SIR (ratios standardisés de mortalité et d'incidence), obtenus par standardisation indirecte, sont analysés sur deux zones d'étude : une zone constituée des quatre communes les plus proches de la plateforme et une zone élargie constituée de dix-huit communes. Toutes localisations confondues, la situation du cancer dans les communes riveraines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie est très proche de celle du département de l'Isère. Chez les hommes, les niveaux d'incidence et de mortalité sont tout à fait comparables à ceux de l'Isère dans la zone resserrée comme dans la zone élargie. Chez les femmes, l'incidence est légèrement supérieure à la moyenne départementale (non significatif) et la mortalité légèrement inférieure (non significatif). Les analyses par localisation montrent en revanche un excès important de mésothéliomes de la plèvre chez les hommes mais aussi chez les femmes, notamment dans les quatre communes les plus proches du site. Tous les hommes et la moitié des femmes domiciliés sur le secteur et atteints d'un mésothéliome pleural qui ont pu être interrogés sur leur parcours de vie dans le cadre du Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) déclarent une exposition professionnelle, le plus souvent dans une entreprise du site. Pour certaines femmes l'exposition est para-professionnelle (fibres d'amiante ramenées au domicile par le conjoint). Ces résultats sont cohérents avec le fait que l'amiante est le principal facteur de risque reconnu pour le mésothéliome et que l'exposition se fait le plus souvent dans un cadre professionnel ou para-professionnel.

Auteur : Pépin Philippe, Yvon Jean-Marc
Année de publication : 2022
Pages : 25 p.
Collection : Données de surveillance