Facteurs associés aux pensées suicidaires et aux tentatives de suicide chez les jeunes Calédoniens

Publié le 22 mars 2022
Mis à jour le 19 mai 2022

Introduction - En Nouvelle-Calédonie, seules les enquêtes menées auprès des jeunes scolarisés fournissent des données sur l'épidémiologie des conduites suicidaires. Elles permettent d'estimer une prévalence des tentatives de suicide (TS) et des pensées suicidaires déclarées et d'en étudier les facteurs associés dans la population des adolescents. Méthode - Les résultats de cette étude sont issus des données du Baromètre Santé Jeune 2019, enquête transversale à visée descriptive réalisée auprès d'un échantillon aléatoire des jeunes scolarisés dans le second degré. Résultats - Parmi les jeunes de 10-18 ans, 15,7% ont déclaré avoir sérieusement envisagé de se suicider au cours des 12 derniers mois et 9,8% ont déclaré avoir tenté de se suicider. Le genre est une variable importante : les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à rapporter ces comportements. Les facteurs de risque les plus importants associés à la survenue des pensées suicidaires et des TS sont : le fait d'avoir subi des violences, le fait que leurs parents comprennent rarement ou jamais leurs problèmes et savent rarement ou jamais ce qu'ils font de leur temps libre, et le fait de consommer des produits psychoactifs. Les résultats mettent également en lumière un risque accru de TS chez les jeunes océaniens et chez les jeunes vivant en tribu, par rapport aux jeunes Européens et ceux vivant en ville. Discussion - Nos données confirment l'intérêt, dans une logique de promotion de la santé mentale, d'intervenir sur la prévention des violences (physiques, sexuelles et psychologiques), des comportements addictifs et sur l'amélioration du climat familial.

Auteur : Magnat Élodie, Domingue Mena Pascale, Goodfellow Benjamin, Bertrand-Protat Solène, Demaneuf Thibaut
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2022, n°. 6, p. 122-130