Tous les indicateurs scientifiques convergent : la pandémie de Covid-19 a dégradé la santé mentale de l'ensemble de la population, et tout particulièrement celle de certaines catégories : jeunes, femmes, précaires. Ainsi les jeunes (en particulier les 15-24 ans) sont-ils le groupe au sein duquel les niveaux de symptômes de dépression sont les plus élevés. Autre résultat qui souligne le poids des déterminants de santé et des inégalités : les personnes les plus à risque de dépression tout au long de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sont certes les étudiants, mais encore plus, parmi les 18-24 ans, les personnes qui ne sont ni en formation ni en emploi et, parmi les 25-30 ans, celles qui sont au chômage. Les facteurs les plus fortement associés à une augmentation des symptômes de dépression ou d'anxiété pendant la crise sanitaire sont notamment des antécédents de difficultés psychologiques avant la pandémie et une dégradation de la situation professionnelle et financière. Ces résultats soulignent les importantes inégalités sociales en matière de santé mentale dans le contexte de la pandémie de Covid-19, et le fait que certains groupes de la population, tels les jeunes ou les personnes qui ne travaillent pas, nécessitent une attention particulière en termes de prévention et d'accompagnement.
Auteur : Melchior Maria, van der Waerden Judith, Galéra Cédric, Davisse-Paturet Camille, Vuillermoz Cécile, Rouquette Alexandra
La Santé en action, 2022, n°. 461, p. 12-15
