Conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche

Publié le 1 août 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évolution de l'épidémiologie de la coqueluche, l'arrivée de nouveaux macrolides, la mise à disposition de nouveaux vaccins et les modifications du calendrier vaccinal imposent une mise à jour des recommandations pour la conduite à tenir autour d'un seul et de plusieurs cas groupés de la maladie. Une attention particulière doit être portée au diagnostic de la coqueluche des adultes qui représentent actuellement le réservoir principal de Bordetella pertussis. Ces coqueluches de l'adulte se présentent sous la forme d'une toux prolongée, à recrudescence nocturne et sont à l'origine de la plupart des contaminations des jeunes nourrissons. La mise en place de mesures de prophylaxie suppose une confirmation microbiologique du diagnostic de coqueluche. Pour les nourrissons, la culture et la PCR sont les techniques de référence, également applicables aux enfants et adultes qui toussent depuis moins de 20 jours. Au-delà, la sérologie (Elisa et immunoempreinte) est la seule méthode utilisable mais n'est interprétable qu'en cas de vaccination datant de plus d'un an. Les mesures concernant le cas comportent : une hospitalisation systématique des nourrissons âgés de moins de trois mois, un isolement respiratoire et une éviction de la collectivité pendant les cinq jours suivant la mise en route d'un traitement antibiotique adapté. Celui-ci doit privilégier les " nouveaux macrolides " : clarithromycine pendant sept jours ou azithromycine pendant cinq jours. Dans l'entourage familial d'un malade, il convient de prescrire une antibioprophylaxie aux enfants et aux adolescents non à jour de leurs vaccinations ainsi qu'aux parents du sujet index et aux parents de nourrissons non ou mal vaccinés. Il conviendra également de mettre à jour les vaccinations des sujets de l'entourage. Les mêmes mesures s'appliquent aux cas groupés (au moins deux cas contemporains ou successifs dans une même unité géographique). Dans cette situation, le médecin de santé publique de la DDASS sera alerté et participera à l'investigation et la classification des cas. Les contacts proches non ou mal vaccinés seront soumis à une antibioprophylaxie et une mise à jour des vaccinations. Parmi les contacts occasionnels, seuls les sujets à risque seront soumis à une antibioprophylaxie. Dans les crèches, une antibioprophylaxie sera administrée à tous les nourrissons ayant reçu moins de quatre doses de vaccin ainsi qu'au personnel en contact avec les cas. Dans les établissements scolaires, une antibioprophylaxie sera administrée à tous les enfants de la classe ou section non à jour de leurs vaccinations ainsi qu'aux enseignants. Dans les internats et collectivités d'enfants handicapés, l'antibioprophylaxie pourra être étendue à toute la collectivité si le taux de couverture vaccinale est inférieur à 50 %. Dans les établissements de santé, le port systématique d'un masque est recommandé pour les soignants qui toussent et la coqueluche devrait être recherchée en cas de toux persistant au-delà de sept jours. Les mesures préventives seront appliquées en cas de coqueluche confirmée.

Auteur : Floret D, Bonmarin I, Deutsch P, Gaudelus J, Grimpel E, Guerin N, Guiso N, Morer I
Archives de Pédiatrie, 2005, vol. 12, n°. 8, p. 1281-91