Connaissance de la population française sur les symptômes d'infarctus du myocarde et sur l'appel du 15 lors d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral : Baromètre de Santé publique France 2019

Publié le 29 septembre 2020
Mis à jour le 30 novembre 2022

Introduction - L'infarctus du myocarde (IDM) est une cause importante de morbidité et de mortalité en France. L'identification précoce des symptômes d'un IDM et l'appel au Service d'aide médicale urgente (Samu) sont des éléments indispensables pour une prise en charge optimale et pour limiter la morbidité de cette pathologie. L'objectif de cette étude était d'évaluer la connaissance de la population générale française des symptômes d'IDM et la conduite envisagée devant des symptômes de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC). Méthodes - Cette étude est basée sur les données du Baromètre de Santé publique France 2019. Dans cet article, les analyses ont porté sur les 5 074 personnes, âgées de 18 à 85 ans, résidant en France métropolitaine, qui ont répondu aux questions sur les maladies cardiovasculaires. Les données ont été redressées et les analyses pondérées pour être représentatives de la population française. Les connaissances des symptômes de l'IDM et le comportement envisagé face à " une crise cardiaque ou un AVC " ont été évalués. Les déterminants de la méconnaissance de la " douleur dans le thorax qui irradie vers le bras gauche jusqu'à la mâchoire " comme symptôme d'IDM et du non-appel au Samu ont été analysés. Résultats - En 2019, 46% de la population craignait l'IDM. Les connaissances sur les symptômes d'IDM étaient variables : 94% de la population identifiait la douleur dans le thorax qui irradie vers le bras gauche jusqu'à la mâchoire comme un symptôme d'IDM ; 80% pour l'essoufflement à l'effort, 70% pour les palpitations, 68% pour la grande fatigue persistante, 49% pour la douleur persistante dans le dos ou l'épaule et 38% pour les nausées, douleurs et troubles digestifs. De plus, 36% de la population déclarait que la symptomatologie de l'IDM pouvait différer entre les hommes et les femmes. Face à des symptômes de crise cardiaque ou d'AVC, 58% de la population déclarait qu'elle appellerait le Samu, 32% les pompiers, 9% irait par elle-même aux urgences et 2% appellerait son médecin traitant. La connaissance de la douleur dans le thorax qui irradie vers le bras gauche jusqu'à la mâchoire et de l'appel au 15 était moins fréquente chez les hommes, les personnes de moins de 45 ans, celles ayant un niveau d'étude inférieur au baccalauréat, celles n'ayant pas suivi de formation aux gestes de premiers secours et celles ne se sentant pas à risque de maladies cardiovasculaires. Conclusion - Cette étude est en faveur de la poursuite des initiatives de santé publique et d'information sur les IDM ainsi que sur la conduite à tenir en urgence. Les différences mises en évidence suggèrent que les symptômes moins spécifiques de l'infarctus sont moins bien connus et que certains groupes de population, notamment les hommes jeunes, les personnes ayant un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat, qui se sentent moins à risque de maladies cardiovasculaires, sont moins bien informés sur l'infarctus et la conduite à tenir devant une crise cardiaque ou un AVC.

Auteur : Grave Clémence, Houot Marie, Mounier-Vehier Claire, Gautier Arnaud, Soullier Noémie, Richard Jean-Baptiste, Gabet Amélie, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 24, p. 480-489