Prévalence et prise en charge de l'hypertension artérielle en Guadeloupe, France.

Publié le 16 décembre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs - Décrire la prévalence et la prise en charge de l'hypertension artérielle en Guadeloupe, en se basant sur deux études récentes. Méthodes - Consant est une étude transversale sur échantillon aléatoire de la population guadeloupéenne. Un effectif total de 1 005 personnes (54 % de femmes) âgées de 25 à 74 a été inclus. La pression artérielle (PA) a été mesurée lors d'une visite à domicile. L'HTA est définie comme la présence d'un traitement antihypertenseur ou d'une PA >= 140/90 mm Hg (PAS >= 140 mmHg et/ou PAD >= 90 mmHg). PHAPPG est une étude transversale qui a inclus consécutivement 2 420 personnes âgées de 18 à 69 ans (55 % de femmes) en situation de précarité vues en bilan de santé dans les deux centres d'examen de santé de Guadeloupe. Résultats - Dans l'étude Consant, la prévalence de l'HTA est estimée à 33,1 % chez les hommes et 37,3% chez les femmes sur la base d'une visite et, respectivement à 22 % et 31 % sur la base de deux visites. Parmi les hypertendus (visite V1), 90,6 % des femmes et 82 4 % des hommes bénéficiaient d'un traitement antihypertenseur. Parmi les hypertendus traités, 47,1 % des hommes et 60,4 % des femmes traités avaient une PA correctement contrôlée (PA <140/90 mm Hg). Dans l'étude PHAPPG (population précaire), la prévalence de l'hypertension basée sur deux visites était de 24,7 % chez les hommes et de 22,1 % chez les femmes. L'hypertension était connue chez 40,2 % des hommes et chez 67,6 % des femmes. Parmi ceux qui se déclaraient hypertendus, 91,3 % de femmes et 81,8 % d'hommes utilisaient un traitement antihypertenseur. La PA était contrôlée (< 140/90 mmHg) sous traitement chez 19 % des hommes et chez 37,5 % des femmes. Le facteur le plus fortement associé à l'HTA était l'indice de masse corporelle. Conclusions - Faciliter l'accès aux soins primaires et limiter l'obstacle financier sont des pré-requis pour le dépistage et la prise en charge de l'HTA, mais des disparités persistent selon le niveau socio-économique. En effet, le pourcentage de patients dont la PA est " normalisée " sous traitement est significativement plus faible dans la population " précaire ", comparée à la population des travailleurs aux Antilles et en métropole, malgré un dépistage et la mise sous traitement qui diffèrent peu selon le niveau socio-économique. En termes de prévention, toute politique visant à réduire la prévalence de l'HTA devrait inclure des interventions nutritionnelles compte tenu du rôle majeur de l'obésité dans la population guadeloupéenne. (R.A.)

Auteur : Atallah A, Kelly Irving M, Ruidavets JB, de Gaudemaris R, Inamo J, Lang T
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 49-50, p. 486-9