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Mis à jour le 10 mai 2023

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Au 5 mai 2023, Santé publique France attire l’attention sur la recrudescence de cas de chikungunya et de dengue en Amérique Latine signalée par l’OMS.

La circulation du virus chikungunya dans le monde entraîne le possible retour de patients virémiques en métropole, notamment dans les départements où Aedes albopictus est implanté. Ces personnes virémiques peuvent être piquées par Aedes albopictus et ainsi être à l'origine d'un cycle de transmission.

Histoire du virus du chikungunya

Le virus du chikungunya a été identifié pour la première fois en 1952-1953 en Tanzanie. Depuis lors, il a été responsable d'épidémies importantes en Asie, dans l'Océan Indien, en Afrique et, depuis fin 2014, dans les Caraïbes et en Amérique centrale et du sud.

Les années 2005-2006 ont été marquées par une circulation très intense de ce virus dans la zone de l'Océan Indien. L'épidémie a débuté au Kenya dès 2004 puis a diffusé aux Comores en janvier 2005 (prévalence estimée à 215 000 cas soit 27 % de la population) avant de s'étendre vers la Réunion, Mayotte, l'île Maurice et les Seychelles (9 000 cas) en 2005. En 2006, l'épidémie s'est ensuite propagée à Madagascar, au Sri Lanka et aux Maldives (12 000 cas) ainsi qu'au Pakistan et en Malaisie. C'est surtout en Inde que la circulation virale a été majeure avec plus d'1,4 millions de cas estimés.

Depuis, une recrudescence du nombre de cas a été rapportée en Asie du Sud-Est et dans le sous-continent indien, également en Malaisie en 2008 et 2009 (respectivement 4 000 et 5 000 cas estimés), au Sri Lanka en 2008 (17 000 cas), en Birmanie en 2009, aux Maldives en 2008 (600 cas), en Thaïlande (42 000 cas) en 2008-2009 et en Indonésie, notamment en 2009-2010, à Lampung (12 000 cas), au sud de Sumatra. En Inde, depuis 2007, des épidémies (beaucoup moins intenses qu'en 2006) ont été rapportées dans certaines régions. L'immunité durable conférée par l'infection explique vraisemblablement une diminution de l'ampleur des épidémies depuis 2006 dans ce pays.

En 2010, pour la première fois, la Chine a rapporté des cas autochtones (200 cas) dans une province du sud (Guangdong) et les deux premiers cas autochtones de chikungunya en France (Fréjus) ont été décrits en septembre 2010.

En Afrique, le chikungunya a occasionné de nombreuses épidémies du Sénégal au Cameroun, ainsi qu'en Angola, au Nigéria, en Ouganda, en Guinée, au Malawi, en République Centre Africaine et au Burundi notamment. La République démocratique du Congo a rapporté une importante épidémie en 1999- 2000 (50 000 cas). Le Gabon a rapporté plusieurs épidémies : principalement à Libreville en 2007 (18 000 cas), et dans le sud-ouest du pays en 2010 où le virus du chikungunya circulait simultanément avec le virus de la dengue.

En Europe, un cas de chikungunya importé d'Inde en Italie, en 2007, a donné lieu à la première épidémie décrite en Europe. Les quelques 300 cas identifiés ont mis en évidence le risque d'installation d'un cycle de transmission locale du virus dans certaines zones d'Europe du Sud où Aedes albopictus est implanté.

En 2011, des cas autochtones, secondaires à l'introduction d'un cas importé d'Indonésie, sont rapportés en Nouvelle-Calédonie, principalement à Nouméa (30 cas à la date du 30/05/2011). En Nouvelle Calédonie, le vecteur identifié est Aedes aegypti et la souche circulante est du lignage asiatique, ne présentant pas la mutation observée lors de l'épidémie de 2005-2006 qui a frappé l'Océan Indien.

Depuis 2014 l'Amérique du Sud et Centrale sont aussi le siège d'épidémies.

Au total, le virus chikungunya circule dans l'ensemble de la zone intertropicale où il peut entrainer des épisodes épidémiques.

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