Rubéole
Rubéole

La rubéole est une infection virale souvent bénigne mais pouvant, lors de la grossesse, entrainer une mort fœtale ou une rubéole congénitale malformative. Pour éviter la contamination, un vaccin existe.

Mis à jour le 21 avril 2022

La rubéole : notre action

Malgré l’aspect bénin de la rubéole, elle peut entrainer une mort fœtale ou une rubéole congénitale malformative lors de la grossesse. Il est donc important pour Santé publique France de surveiller l’évolution épidémiologique de la rubéole, de promouvoir sa vaccination et d’aider à l’élimination de celle-ci.

La surveillance épidémiologique de la rubéole

Suite au plan d’élimination de la rougeole et de la rubéole préconisé par le Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, la déclaration obligatoire (DO) a été mise en place fin 2018, pour surveiller la maladie en population générale, y compris les infections rubéoleuses materno-fœtales et congénitales, afin de permettre à Santé publique France de caractériser l’épidémiologie résiduelle de la maladie et guider le processus d’élimination nationale.

Ainsi, suite au décret paru le 7 mai 2018, modifié par l’arrêté du 22 août 2018, la rubéole est intégrée dans la liste des maladies à déclaration obligatoire (DO), impliquant des modifications des modalités de surveillance à compter du dernier trimestre de 2018.

Jusqu’à cette date, la surveillance concernait uniquement le recensement des cas d’infections rubéoleuses survenues chez les femmes enceintes et des cas de rubéole congénitale chez les nouveau-nés. Cette surveillance avait été mise en place en 1976 en France à travers le réseau Rénarub, réseau qui regroupait la quasi-totalité des laboratoires pratiquant le diagnostic sérologique de la rubéole. Ce système de surveillance Rénarub a été  jusqu'à fin 2019. maintenu au moins au cours de la première année de mise en place de la DO. Avec la mise en place de la DO fin 2018, la surveillance de la rubéole chez la femme enceinte est désormais intégrée dans la surveillance en population générale.

La déclaration obligatoire

La déclaration obligatoire consiste à recueillir des informations aussi exhaustives que possible concernant tous les cas de certaines maladies dites "maladies à déclaration obligatoire" auprès des biologistes et médecins.

Les médecins et les biologistes qui suspectent ou diagnostiquent une des maladies à déclaration obligatoire doivent les signaler sans délai et par tout moyen approprié (téléphone, télécopie) au médecin de l’ARS de leur lieu d'exercice. Le signalement permet la mise en place précoce des mesures de suivi individuel et de prévention collective avec les recherches de contacts autour du cas et le traitement des éventuels cas identifiés.

La notification intervient après le signalement et, pour ce qui est de la rubéole, seulement après confirmation biologique du diagnostic. Les médecins ou les biologistes déclarant notifient le cas au médecin de l'ARS du lieu d'exercice au moyen d'une fiche spécifique. La notification permet d'analyser et de suivre l'évolution de la maladie au sein de la population afin de mieux cibler les actions de prévention locales et nationales. 
En cas de notification d’un cas de rubéole chez une femme enceinte ou un nouveau-né, Santé publique France recontacte dans un second temps le déclarant afin de recueillir des informations complémentaires sur le cas grâce à un questionnaire dédié (calqué sur celui utilisé jusqu’en 2019 pour la surveillance Rénarub détaillée ci-après). 

Critères de notification des cas

Toute personne (hormis les femmes enceintes) non vaccinée contre la rubéole ou de statut vaccinal inconnu, qui présente :

  • Une éruption maculo-papuleuse avec ou sans fièvre ET au moins l’un de ces symptômes: adénopathies cervicales, sous-occipitales ou rétro-auriculaires, ou arthralgies ou arthrite
  • ET une PCR ou un dosage d’IgM positifs dans la salive ou le sérum OU ayant été en contact avec un cas de rubéole confirmé dans les 12-23 jours avant l’éruption.

Toute femme enceinte ayant reçu moins de 2 doses de vaccin contre la rubéole, et qui présente :

  • une éruption maculo-papuleuse avec ou sans fièvre ET une recherche d’IgM positive sur des prélèvements sanguins
  • OU une séroconversion pour la rubéole, à confirmer par le Centre national de référence (CNR)

Syndrome de rubéole congénitale (SRC)

  • Nourrisson <1an : surdité neurosensorielle ET/OU anomalies oculaires ET/OU microcéphalie ET/OU anomalies cardiovasculaires
  • Nouveau-né ≤28J : mêmes manifestations ET/OU méningoencéphalite, pneumonie interstitielle, hépatite, hépatosplénomégalie, purpura, retard de croissance

ET détection du virus dans les urines, les sécrétions pharyngées, le liquide cérébrospinal (LCS) ou le cristallin OU présence d’IgM dans le sérum PCR rubéole trouvée positive (même en absence de signes cliniques).

Il n’existe pas de recommandation d’éviction d’un cas de rubéole d’une collectivité, par contre une information doit être faite auprès du personnel et des personnes fréquentant cette collectivité (des parents en cas d’école ou de crèche) et toute femme enceinte ayant été en contact avec le cas doit être avisée de consulter son médecin. Il n’existe pas non plus de recommandation française de prophylaxie post-exposition (vaccin et/ou immunoglobulines), autour d’un cas, notamment chez une femme enceinte, ou en situation de cas groupés (pour mémoire, les immunoglobulines n’ont pas d’AMM dans cette indication).

Par contre, la vérification du statut vaccinal de l’entourage du cas et sa mise à jour, selon le calendrier vaccinal en vigueur, sont des mesures utiles pour la protection ultérieure des personnes non contaminées au contact du premier cas, plus particulièrement les jeunes filles et femmes en âge de procréer, et notamment en collectivité (NB : le vaccin est contre-indiqué chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées).

Pour déclarer la maladie

Fiche de notification

Information des personnes sur la notification des maladies à déclaration obligatoire

Un réseau de partenaires

Ce programme de surveillance s’appuie sur plusieurs partenaires :

  • Les Agences régionales de santé

Présentation générale et coordonnées des ARS : http://www.ars.sante.fr

  • Centre national de référence de la rougeole, de la rubéole et des oreillons

Le CNR apporte une expertise auprès des laboratoires disposant des tests diagnostiques d’infection rubéoleuse sur le territoire national et un appui aux diagnostics en cas de besoin ainsi qu’une aide à la datation des primo-infections maternelles. Il contribue à la surveillance épidémiologique et virologique.

CHU DE CAEN
LABORATOIRE DE VIROLOGIE
AVENUE GEORGES CLEMENCEAU
14033 CAEN CEDEX 9
Nom du responsable : Pr Astrid VABRET
Tél. : 02 31 27 25 54 secrétariat - Fax : 02 31 27 25 57
Email : vabret-a@chu-caen.fr ; cnr-roug-para@chu-caen.fr
Site CNR Virus de la rougeole, de la rubéole et des oreillons : http://www.chu-caen.fr/service-129.html

CNR LABORATOIRE ASSOCIE AP-HP Paul Brousse
LABORATOIRE DE VIROLOGIE HOPITAL PAUL-BROUSSE
12, AVENUE PAUL VAILLANT-COUTURIER
94 804 VILLEJUIF
Nom du responsable : Dr Christelle Vauloup-Fellous (infections rubéoleuses materno-foetales)
Tél. : 01 45 59 33 14 - Secrétariat : 01 45 59 37 21 - Fax : 01 45 59 37 24
Courriel : christelle.vauloup@aphp.fr

  • Le réseau de surveillance : Renarub

Le réseau Renarub avait été mis en place en 1976 par le Laboratoire national de la santé et est coordonné depuis 1993 par Santé publique France. Il a été maintenu jusqu'en 2019, suite à la mise en oeuvre de la DO rubéole fin 2018.

Objectif de la surveillance Renarub : recenser au niveau national les infections rubéoleuses maternelles et les infections congénitales diagnostiquées pendant la grossesse, à la naissance ou lors de la 1re année de vie.

Le réseau Renarub regroupait, sur la base du volontariat, les laboratoires d'analyses de biologie médicale privés et hospitaliers qui font le diagnostic sérologique de l’infection rubéoleuse (notamment la recherche des IgM antirubéoleuses) et/ou virologique (PCR)  en France.

Les biologistes étaient sollicités par le CNR pour communiquer les cas pour lesquels un prélèvement analysé dans leur laboratoire présentait des critères biologiques évocateurs d’infection maternelle ou d’infection congénitale chez des nouveau-nés ou des fœtus.

A la suite de l’expertise du CNR, les cas pouvant être considérés comme correspondant à une infection maternelle récente ou à une infection congénitale faisait l’objet d’une transmission à Santé publique France par l’intermédiaire de fiches individuelles. Préalablement à cette transmission, le CNR envoyait un courrier au clinicien (médecin prescripteur de l’analyse) accompagné d’une lettre d’information à la patiente pour lui signaler la collecte de données la concernant et la transmission de ces données à Santé publique France sous réserve de son opposition auprès du CNR dans un délai de 1 mois (autorisation de la Cnil, délibération n°2013-343 du 7 novembre 2013).

Dans un second temps, les cliniciens (médecins traitants, gynécologues, obstétriciens et pédiatres) étaient sollicités par Santé publique France et fournissaient, sur un questionnaire dédié, des informations démographiques, biologiques et cliniques sur la femme infectée et sur le nouveau-né ou le fœtus.

La participation des biologistes et des cliniciens reposait sur le volontariat. Les informations recueillies concernaient les périodes de la grossesse, de la naissance et des premiers mois de vie mais n’incluaient pas de suivi des enfants nés de mères infectées.

Une action de prévention contre la rubéole

Santé publique France participe à la promotion de la vaccination à travers plusieurs outils (site internet, campagne de promotion, brochures…). Nous avons ainsi créé un site d’information sur les différentes vaccinations existantes en France, afin de répondre de façon fiable et scientifiquement validée aux questions que peuvent se poser la population et les professionnels de santé sur le sujet.

Une rubrique consacrée à la vaccination contre la rubéole est disponible dans deux espaces dédiés l’un en direction du grand public et l’autre en direction des professionnels, pour mieux les accompagner dans leur pratique.

Santé publique France réalise des outils et documents d’information à destination des professionnels de santé et du grand public pour répondre aux questions concernant la vaccination. Ces documents sont disponibles depuis l’onglet OUTILS.