Situation épidémiologique des infections invasives à méningocoque en France. Point au 31 décembre 2022.

Publié le 24 janvier 2023
Mis à jour le 25 janvier 2023

Points clés

Après plus de deux années de faible incidence, en lien avec les mesures mises en place pendant la pandémie de COVID-19, le nombre de cas IIM repart à la hausse depuis le mois d’octobre 2022.

  • Avec 84 cas d’IIM déclarés en décembre 2022, l’incidence se situe à un niveau élevé, et a dépassé le pic mensuel observé généralement plus tardivement au cours des saisons hivernales ayant précédé la pandémie de COVID-19 (pic entre janvier et mars selon la saison).
  • En 2022, les IIM étaient en grande majorité liées aux sérogroupes B (53 % des cas), Y (23 % des cas) et W (19 % des cas) tandis que le sérogroupe C était très minoritaire (3 % des cas).
  • La distribution des cas par âge et par sérogroupe montre que :
    • les IIM B ont principalement affecté les jeunes adultes âgés de 15-24 ans et les nourrissons, comme observé avant la pandémie de COVID-19. En comparaison avec la période pré-pandémique, on note une augmentation des IIM B en 2022 plus marquées chez les 15-24 ans ;
    • les IIM Y restent plus fréquentes chez les adultes que chez les enfants, en particulier les personnes âgées de60 ans et plus. En comparaison avec la période pré-pandémique, le sérogroupe Y a entrainé un plus grand nombre d’infections invasives chez les jeunes adultes âgés de 15-24 ans, tandis que dans les autres classes d’âge, le nombre de cas était comparable aux niveaux observés avant la pandémie ;
    • les IIM W sont également en augmentation depuis le mois de novembre dans plusieurs classes d’âge(nourrissons, jeunes adultes de 15-24 ans, et adultes plus âgés). Selon les données de caractérisation dessouches par le Centre national de référence des méningocoques, les souches de sérogroupe W sont en majorité rattachées au ST (séquence type) 9316 et au complexe clonal 11. Les souches du ST-9316, qui étaient minoritaires avant la pandémie, semblent avoir diffusé dans la population.
  • En 2022, 10 % de décès ont été rapportés parmi les cas d’IIM, soit une létalité équivalente à ce qui était observé avant la pandémie, avec des variations selon le sérogroupe et l’âge. La létalité des IIM W était élevée en 2022 mais elle était équivalente à la létalité observée avant la pandémie (21 % en 2022 vs 21,8 % entre 2016 et 2019).