Prevalence and circumstances of forced sex and post-migration HIV acquisition in sub-Saharan African migrant women in France: an analysis of the ANRS-PARCOURS retrospective population-based study

Publié le 1 janvier 2018
Mis à jour le 6 septembre 2019

Background: sub-Saharan African migrant women are a key population at risk of HIV infection in Europe. Using data from the ANRS-PARCOURS study, we aimed to assess the prevalence of forced sex after migration and its association with post-migration acquisition of HIV as well as the circumstances of forced sex after migration, including housing and administrative insecurity, among sub-Saharan African migrant women living in the Paris region, France. Methods: the ANRS-PARCOURS study was a retrospective life-event survey done between February, 2012, and May, 2013, in health-care facilities in the Paris region of France. Women were eligible if they were born in sub-Saharan Africa, aged between 18 and 59 years, and had been diagnosed with HIV infection at least 3 months earlier for women receiving HIV care or not diagnosed with HIV. In this analysis, we used ANRS-PARCOURS study data to compare the incidence of forced sex after migration in three groups of sub-Saharan African migrant women: those who acquired HIV after migrating, those who acquired HIV before migrating, and those without HIV. We assessed the associations between forced sex, sexual partnerships, and living conditions after migration with mixed-effects logistic regression and generalised structural equation models. The study is registered with ClinicalTrials.gov, number NCT02566148. Findings: we obtained data from 980 eligible individuals who participated in the ANRS-PARCOURS study (407 without HIV and 573 HIV-positive) from 54 randomly selected health-care facilities. We excluded 20 women whose HIV infection could not be dated and eight women with missing data from the analyses, for a total of 405 women in the reference group (without HIV) and 547 women in the HIV group (156 with post-migration HIV acquisition, 391 with pre-migration HIV). Women who acquired HIV after migration experienced forced sex after migration more frequently than women without HIV (24 [15%] vs 18 [4%]; p=0·001). Forced sex after migration was associated with being hosted by family or friends (²=0·95, 95% CI 0·19 1·72) and lack of stable housing (²=1·10, 0·17 2·03). Lack of a residence permit was also associated with forced sex after migration. Interpretation: the social hardships faced by sub-Saharan African migrant women after migration, especially a lack of housing or lack of a residence permit, increases their exposure to sexual violence and to HIV infection. Traduction du résumé : Les femmes migrantes d'Afrique subsaharienne représentent une population exposée au risque d'infection par le VIH en Europe. A partir des données de l'étude ANRS-PARCOURS, nous avons cherché à évaluer la prévalence des rapports sexuels forcés après la migration et leur association avec l'acquisition du VIH après la migration ainsi que les circonstances des rapports sexuels forcés après la migration, y compris le logement et l'insécurité administrative parmi les femmes migrantes sahariennes vivant en région parisienne, France. L'étude ANRS-PARCOURS était une enquête rétrospective sur les événements de la vie réalisée entre février 2012 et mai 2013 dans les établissements de santé de la région parisienne. Les femmes étaient éligibles si elles étaient nées en Afrique subsaharienne, âgées de 18 à 59 ans, et si une infection par le VIH avait été diagnostiquées au cours des 3 mois précédents pour les femmes recevant des soins du VIH ou non diagnostiquées avec le VIH. Dans cette analyse, nous avons utilisé les données de l'étude ANRS¬PARCOURS pour comparer l'incidence des relations sexuelles forcées après la migration dans trois groupes de femmes migrantes subsahariennes: celles qui avaient contracté le VIH après la migration, celles qui avaient contracté le VIH avant la migration, et celles qui n'avaient pas contracté le VIH. Nous avons évalué les associations entre les relations sexuelles forcées, les partenariats sexuels et les conditions de vie après la migration avec une régression logistique à effets mixtes et des modèles d'équations structurelles généralisées. L'étude est enregistrée auprès de ClinicalTrials.gov sous le numéro NCT02566148. Nous avons obtenu des données auprès de 980 personnes éligibles ayant participé à l'étude ANRS-PARCOURS (407 sans VIH et 573 personnes séropositives) dans 54 établissements de soins de santé choisis de manière aléatoire. Nous avons exclu 20 femmes dont l'infection par le VIH ne pouvait pas être datée et huit femmes dont les données des analyses étaient manquantes sur un total de 405 femmes incluses dans le groupe de référence (sans VIH) et 547 femmes incluses dans le groupe VIH (156 avaient contracté le VIH post-migration et 391 avant la migration). Les femmes qui avaient contracté le VIH après la migration ont plus fréquemment subi des rapports sexuels forcés après la migration que les femmes non infectées par le VIH (24 [15%] contre 18 [4%], p = 0, 001). Les rapports sexuels forcés après la migration étaient associés au fait d'être hébergé par des membres de la famille ou des amis (² = 0,95, IC 95% 0, 19 1, 72) et à l'absence de domicile fixe (² = 1,10, 0,172,03). L'absence de permis de séjour était également associée aux relations sexuelles forcées après la migration. Les difficultés sociales auxquelles sont confrontées les migrantes d'Afrique subsaharienne après la migration, notamment l'absence de domicile fixe ou l'absence de permis de séjour, augmentent leur exposition à la violence sexuelle et à l'infection par le VIH. (Traduction effectuée par l'Unité de valorisation scientifique de la Direction de la communication et du dialogue avec la société, de Santé publique France).

Auteur : Pannetier J, Ravalihasy A, Lydie N, Lert F, Desgrees du Lou A
The Lancet Public health, 2018, vol. 3, n°. 1, p. e16-e23