Part et conséquences du diagnostic tardif de l'infection par le VIH aux Antilles françaises

Publié le 27 novembre 2018
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectif : mesurer la fréquence des diagnostics tardifs de l'infection par le VIH parmi les patients de la cohorte Dat'AIDS aux Antilles françaises (Martinique et Guadeloupe) et décrire leurs caractéristiques et leur évolution clinique et biologique par comparaison avec les patients diagnostiqués au même stade en France métropolitaine (16 centres). Méthodes : les données des patients de la cohorte Dat'AIDS dont la date de diagnostic était comprise entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2015 ont été extraites. Les patients ont été classés en " Antilles " et " métropole " en fonction du centre dans lequel ils ont consulté après leur premier test de dépistage positif. Les variables démographiques initiales, les conditions du dépistage, l'évolution clinique et biologique des deux groupes ont été comparées à 6 et 12 mois du diagnostic. Le diagnostic à un stade avancé était défini par des CD4<200/mm3 au moment du diagnostic ou un sida dans les trois mois suivants. Résultats : les analyses ont porté sur 2 597 patients, dont 254 diagnostiqués aux Antilles. Le diagnostic à un stade avancé concernait 36,6% des patients aux Antilles et 28,8% des patients en métropole (p=0,009). Le délai de mise sous traitement était plus long aux Antilles qu'en métropole : 34 jours en médiane (IQR 20-49) vs 24 jours (IQR 14-44), p=0,002. La proportion de patients ayant une charge virale <50 copies/ml à 6 mois était de 75,7%, sans différence entre les deux groupes. Conclusion : la fréquence du diagnostic à un stade avancé de l'infection par le VIH était plus importante aux Antilles qu'en métropole. L'évolution clinique et virologique des patients diagnostiqués à un stade avancé n'était pas différente entre les deux régions.

Auteur : Cuzin Lise, Hoen Bruno, Pugliese Pascal, Abel Sylvie, Pierre-François Sandrine, Jovelin Thomas, Delpierre Cyrille, Cabié André
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2018, n°. 40-41, p. 813-817