Surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques en soins de ville et en établissements pour personnes âgés dépendantes. Année 2018

Publié le 18 novembre 2019
Mis à jour le 4 décembre 2019

La surveillance nationale de la résistance aux antibiotiques en ville et secteur médico-social est menée par la mission Primo sous l'égide de Santé publique France. Cette surveillance repose sur l'e-outil MedQual-Ville permettant le recueil prospectif de la résistance aux antibiotiques des souches d'entérobactéries isolées au sein d'un large réseau de laboratoires de biologie médicale (LBM) de ville. En 2018, un total de 421 353 antibiogrammes réalisés sur des souches d'entérobactéries (90,4 % d'Escherichia coli et 6,1 % de Klebsiella pneumoniae) issues de prélèvements urinaires a été mis à disposition par les 742 LBM de 11 régions en France métropolitaine participant au réseau Primo. Au sein de cette population, 3,2 % des souches d'E. coli isolées chez des patients à domicile étaient résistantes aux céphalosporines de troisième génération, dont 2,8 % par production de bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE), vs. 7,7 % de celles isolées chez des résidents d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) non rattachés à un établissement de santé. Les proportions annuelles d'E. coli BLSE en Ehpad ou en ville évoluaient à la hausse de 2012 à 2015 et régressaient ensuite. Concernant la résistance aux fluoroquinolones chez E. coli, elle concernait 11 % des souches isolées de patients à domicile et 18,7 % de celles isolées de résidents d'Ehpad. Les proportions annuelles de résistance aux fluoroquinolones restaient stables en ville alors qu'elles diminuaient de 2015 à 2018 en Ehpad. Chez K. pneumoniae, la production de BLSE concernait 7,2 % des souches isolées de patients à domicile et 18,8 % de celles isolées chez des résidents d'Ehpad ; la proportion de souches résistantes aux fluoroquinolones y était respectivement de 10,8% et 24,3%. La surveillance Primo permet de décrire l'écologie bactérienne en secteurs de ville et médico-social, où 93 % des antibiotiques sont consommés. Ces données suggèrent un infléchissement des tendances à la hausse de l'antibiorésistance observées jusqu'à présent et incitent à amplifier les actions en faveur de la maîtrise de l'antibiorésistance dans ces deux secteurs.

Auteur : Jovelin S, Caillon J
Année de publication : 2019
Pages : 12 p.
Collection : Données de surveillance