Les entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG) : situation épidémiologique, mesures de contrôle actuelles et enjeux à venir.

Publié le 4 novembre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les entérocoques (Enterococcus faecalis et E. faecium) sont des bactéries commensales de la flore digestive responsables d'infections hospitalières rares et peu sévères. Leur résistance aux glycopeptides (ERG) a émergé d'abord aux États-Unis et plus récemment en Europe. La situation en France est marquée par la survenue depuis quatre ans d'épidémies hospitalières locales ou régionales. Les ERG ont d'abord émergé sous la pression de sélection par les glycopeptides. La transmission croisée manuportée a ensuite permis la dissémination des souches les plus adaptées, les antibiotiques favorisant l'implantation et la colonisation chez un patient porteur. À la différence des autres bactéries multirésistantes, productrices de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (SARM) et entérobactéries bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE) déjà largement implantées, l'enjeu en France est le contrôle d'un phénomène émergent, où le risque de transfert du gène de la résistance de l'ERG vers le SARM est contrebalancé par une virulence des souches et un risque perçu faibles. Les recommandations pour le contrôle des ERG sont proches d'un point de vue technique de celles des autres bactéries multi-résistantes (BMR) manuportées, mais s'en distinguent par la rapidité de la réponse, la recherche active de cas secondaires, la sectorisation des cas et des contacts et le signalement aux autorités sanitaires. En cas d'épidémie prolongée, ces mesures peuvent avoir un impact sur l'activité des hôpitaux et la qualité de la prise en charge des patients. La situation épidémiologique rapidement évolutive justifie une adaptation régulière des mesures de maîtrise. (R.A.)

Auteur : Lucet JC, Andremont A, Coignard B
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 41-42, p. 386-90