Des données issues du SNDS (système national des données de santé)

Mis à jour le 21 novembre 2023

Depuis 2019, Santé publique France publie deux indicateurs de la consommation d’antibiotiques en secteur de ville produits à partir de données du système national de santé (SNDS), générées par la caisse nationale d’assurance maladie : les remboursements de l’assurance maladie :

  • La consommation d’antibiotiques exprimée en doses définies journalières (DDJ)
  • Le nombre de prescriptions d’antibiotiques

Jusqu’en 2018, la surveillance nationale de la consommation des antibiotiques en ville reposait sur un seul indicateur, le nombre de doses définies journalières (DDJ) rapporté à 1000 habitants et par jour. Cet indicateur mesure la « pression » des antibiotiques comme facteur de l’émergence de la résistance aux antibiotiques et est le seul actuellement utilisé pour des comparaisons internationales. Il était disponible au niveau national exclusivement et construit par l’ANSM à partir des données de ventes déclarées par les industriels.

Deux indicateurs supplémentaires ciblant les résidents en Ehpad sans pharmacie à usage interne (PUI)

Les données du SNDS concernent les remboursements des prescriptions d’antibiotiques à usage systémique (codés J01 selon la classification ATC) dispensées en ville, quel que soit le mode d’exercice du prescripteur. Elles comprennent les prescriptions hospitalières dispensées par des officines de ville, ainsi que les prescriptions destinées aux patients résidant en Ehpad lorsque l'établissement ne dispose pas d'une PUI.
Pour la première fois en 2021, les données concernant les résidents en Ehpad ne disposant pas d'une PUI ont été extraites et sont présentées distinctement pour la période 2015-2022.

Ainsi, deux indicateurs spécifiques ont été calculés et rapportés à 1 000 journées d'hébergement : 

  • la consommation exprimée en dose définies journalière, exprimée en DDJ / 1 000 Jheb, 
  • le nombre de prescriptions d’antibiotiques, exprimée en Presc. / 1 000 Jheb. 

Ils sont stratifiés par classes d’âge, par sexe, par familles de substances actives et par région.

Des prescriptions d’antibiotiques exprimées par année

Depuis 2019, Santé Publique France publie, en complément de l’indicateur habituel exprimé en nombre de DDJ, un indicateur exprimé en nombre de prescriptions. Cet indicateur permet d’avoir une vision plus directe des pratiques médicales et de leur évolution, et contribue à l'interprétation des informations apportées par le nombre de DDJ. 

Depuis 2021, le nombre de prescriptions est rapporté à 1000 habitants et par an. En effet, la stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance retient un indicateur de prescriptions calculé par an. De surcroît, les quelques indicateurs de prescription disponibles à l’étranger sont plus fréquemment calculés pour 1 000 habitants et par an que par jour. C’est notamment le cas, du Danemark, de la Suède ou des États-Unis. 

Une observation précise de la consommation des antibiotiques en ville et de son évolution

Les deux indicateurs publiés par Santé publique France (DDJ et prescriptions) ont été produits pour chaque année sur la période de 2009 à 2022. Ils se déclinent par famille d’antibiotiques, par territoire (région et département), par tranche d’âge (8 au total), par sexe et par spécialité du prescripteur. Ils complètent les indicateurs déjà produits par l’ANSM en apportant des informations qui permettent :

  • une déclinaison régionale des actions nationales en faveur du bon usage antibiotique ;
  • une meilleure identification des populations à cibler ;
  • une meilleure connaissance des pratiques médicales et de leur évolution.

Des indicateurs accessibles à tous

La mise à disposition de ces indicateurs permet de mieux suivre et comprendre l’évolution des consommations d’antibiotiques en France. Le 18 novembre, Santé publique France les publiera sur son site, sous la forme de rapports et via la plateforme Géodes qui permet de les visualiser de manière interactive et par territoires.

Les données provenant du SNDS utilisées par Sante publique France pour produire ces indicateurs concernent les remboursements des prescriptions d’antibiotiques à usage systémique (codes J01 selon la classification ATC) dispensées en ville, quelle que soit leur origine ; elles intègrent donc les prescriptions hospitalières lorsque celles‑ci sont dispensées par des officines de ville, ainsi que les prescriptions destinées à des patients résidant en Ehpad, lorsque l'établissement ne dispose pas d'une pharmacie à usage interne (PUI). Ces données de remboursement sont utilisées comme proxy de la consommation française, faisant l’hypothèse d’une part que toutes les prescriptions donnent lieu à un remboursement, et d’autre part que l’ensemble des médicaments remboursés par l’Assurance maladie ont été consommés par les patients concernés. Ces données intègrent la plupart des régimes et couvrent 97% de la population française pour la période étudiée.

Comment mesure‑t‑on la consommation d’antibiotiques ?

Les DDJ

L’Assurance maladie dénombre les boîtes d’antibiotiques remboursées. Chaque boîte – ou présentation – se caractérise par un dosage, une forme pharmaceutique et une contenance (nombre d'unités de prise). Converties en quantités de principe actif, elles sont ensuite divisées par une ≪ dose définie journalière ≫ (DDJ) définie par l’OMS. La DDJ constitue une posologie de référence pour un adulte de 70 kilos dans l’indication principale de chaque antibiotique, ce qui permet d’obtenir un indicateur exprimant le nombre de DDJ relatives à ces prescriptions. Notons que la DDJ ne reflète pas nécessairement la posologie recommandée par l’autorisation de mise sur le marché (AMM), ni la posologie effective : elle constitue seulement un étalon de mesure qui permet ensuite des comparaisons. Par convention, les résultats sont exprimés pour 1 000 habitants et par jour.

Afin de disposer de séries homogènes, les résultats présentés pour les années 2009 à 2022 ont tous été calculés sur la base des DDJ OMS en vigueur au 1er janvier 2023. Certains changements de DDJ sont intervenus entre 2018 et 2019 et ont eu pour conséquence :

  1. de faire baisser significativement la consommation totale, du fait de l’augmentation de la DDJ de certaines substances antibiotiques très consommées ;
  2. de modifier la répartition de la consommation par grande famille d’antibiotiques.

En l’absence de DDJ pédiatriques, il est important de retenir qu’il n’est pas possible de comparer directement les niveaux de consommations des enfants et des adultes ; les consommations des enfants sont en effet sous‑estimées puisqu’elles sont calculées sur la base d’une DDJ pour l’adulte.

Les prescriptions

Cet indicateur repose sur le nombre total d’antibiotiques prescrits au cours de la période considérée. Il ne tient pas compte, comme celui décrit précédemment, de la quantité de principe actif délivrée. Si deux antibiotiques sont prescrits sur une même ordonnance, deux prescriptions sont dénombrées mais elles correspondent à un seul traitement. 

En savoir plus

rapport/synthèse

Consommation d’antibiotiques en secteur de ville en France 2012-2022

infographie

Prescriptions d’antibiotiques en médecine de ville : reprise confirmée en 2022

presse

La reprise de la consommation d’antibiotiques en secteur de ville se confirme en 2022