Surveillance épidémiologique des donneurs de sang homologues en France entre 1992 et 2002

Publié le 1 septembre 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

La surveillance épidémiologique des donneurs de sang a débuté en France en 1985 avec la mise en place du dépistage obligatoire du VIH dans les dons de sang. L'objet de ce rapport est de présenter l'ensemble des données issues de cette surveillance entre 1992, année où le système était proche du système actuel, et 2002. Ces données permettent à la fois d'apprécier l'évolution, chez les donneurs de sang, de la fréquence et des caractéristiques des principales infections transmissibles par le sang (VHB, VHC, VIH et HTLV), d'évaluer de manière indirecte les pratiques de recrutement et de sélection des donneurs et enfin de suivre l'évolution du risque résiduel de transmission de ces infections virales par transfusion de produits sanguins labiles. La diminution du nombre de donneurs et parallèlement du nombre de dons durant la dernière décennie, l'évolution des caractéristiques géo-démographiques des donneurs, les faibles taux de prévalence et d'incidence du VHB, du VHC et du VIH comparativement à ceux observés dans la population générale et leur diminution entre 1992 et 2002 sont autant d'indicateurs de la sélection des donneurs ainsi que de son amélioration au cours de la période étudiée. Bien que les données issues de la surveillance des donneurs de sang, du fait de la sélection, ne puissent pas être extrapolées à la population générale, il est intéressant de constater que les caractéristiques épidémiologiques observées chez les donneurs positifs pour le VHB, le VHC et le VIH ainsi que les évolutions des prévalences et incidences de ces virus sont aussi le reflet de l'épidémiologie de ces infections dans la population générale. Grâce à l'amélioration constante de la sélection des donneurs et aux progrès réalisés dans le développement des réactifs de dépistage sans cesse plus performants, les produits sanguins labiles présentent aujourd'hui un risque viral très faible. En 2002 le risque résiduel a été estimé à 1 / 400 000 dons pour le VHB, à 1 / 2 500 000 pour le VIH, à 1 / 6 650 000 pour le VHC et est proche de zéro pour l'HTLV. Les résultats du DGV pour le VIH-1 et le VHC, observés entre le 1er juillet 2001 et le 30 juin 2003, confirment la validité des estimations du risque résiduel, même si pour le VHC le gain observé du DGV semble pour le moment plus faible que prévu. Par ailleurs, ces résultats montrent le bénéfice limité du DGV dû au faible risque résiduel au moment de sa mise en place. (R.A.)

Auteur : Pillonel J, Laperche S
Année de publication : 2004
Pages : 100 p.