Qualité de vie et diabète

Publié le 6 octobre 2009

Le diabète est une maladie chronique qui altère la qualité de vie (QdV). L'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladie chronique a fait l'objet d'un plan national (Loi n° 2004-806 du 09 août 2004).

Les études Entred réalisées en 2001 et 2007 ont permis d'apporter des informations sur la qualité de vie des personnes diabétiques de type 1 et 2.

Analyse de la qualité de vie dans Entred 2007

Les caractéristiques socio-démographiques et les indicateurs d'état de santé associés à la QdV chez les adultes diabétiques de type 2 de France métropolitaine ont été étudiés à partir des données issues de questionnaires postaux et des remboursements d'actes médicaux de l'étude Entred 2007 dans un sous-groupe de 2832 personnes diabétiques de type 2. La QdV a été évaluée par le questionnaire MOS SF-12. L'échelle SF-12 évalue deux domaines de la QdV, mental (score MCS) et physique (score PCS). Les scores sont calculés à partir de 8 dimensions : fonctionnement et limitation physiques, douleur physique, limitation émotionnelle, santé mentale, vitalité, fonctionnement social et perception. Les deux scores vont de 0 à 100, 100 signifiant la meilleure qualité de vie. Le questionnaire interrogeait de plus les personnes sur leur vision de leur avenir avec le diabète , et celui du médecin soignant évaluait l'importance du retentissement du diabète pour leur patient.Avec l'âge, le score mental restait stable tandis que le score physique décroissait fortement. A tout âge, les deux scores étaient plus faibles chez les femmes. En régression linéaire multivariée, l'âge élevé, les caractéristiques du diabète et ses complications, un revenu jugé insuffisant, la dépendance pour les activités instrumentales de la vie quotidienne et la non satisfaction du soutien social pour le diabète étaient associés à des scores physique et mental plus bas. En outre, une HbA1c supérieure à 8 % était associée à un score mental bas, alors que le sexe féminin, l'obésité et une hospitalisation durant l'année précédente étaient associés à un score physique bas. La QdV des personnes diabétiques de type 2 dépend beaucoup des conséquences du diabète mais aussi des facteurs socio-économiques et du soutien social. En comparaison des résultats de INSEE Santé et soins médicaux 2002-2003 en population générale, leurs scores étaient par ailleurs plus bas. L'amélioration de leur QdV pourrait résulter d'une meilleure prévention des complications, d'une meilleure prise en compte des difficultés socio-économiques et d'une plus grande adéquation des objectifs aux besoins individuels exprimés par les patients.

L'étude Entred 2007 s'est également intéressée aux limitations fonctionnelles liées au diabète. Les résultats sont en cours de publication.

Analyse de la qualité de vie dans Entred 2001

La qualité de vie a été mesurée chez 231 personnes diabétiques de type 1 et chez 3 156 personnes diabétiques de type 2 de l'étude Entred 2001 au moyen d'un auto-questionnaire spécifique au diabète : le Diabetes Health Profile (DHP). Cet instrument est composé de 32 items pour les personnes diabétiques insulinodépendantes (DHP-1) et de 18 items pour l'adaptation de ce questionnaire aux personnes diabétiques de type 2 (DHP-18).Il explore trois domaines : la souffrance psychologique, les obstacles aux activités et la désinhibition alimentaire.

Chaque dimension a été associée à un score standardisé de 0 (pire qualité de vie) à 100 (meilleure qualité de vie). Le score a été calculé comme la moyenne des items de la dimension seulement si au moins la moitié des items était renseignée. Le niveau moyen de qualité de vie des personnes diabétiques de type 1 était d'environ 67 points sur 100 dans chacune des trois dimensions. Celui des personnes diabétiques de type 2 était de plus de 75 points dans les dimensions souffrance psychologique (81 ± 19 points) et obstacles aux activités (77 ± 18 points) et de 67 points dans la dimension désinhibition alimentaire. Les personnes diabétiques de type 1 avaient un plus faible niveau de qualité de vie dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique par rapport aux personnes diabétiques de type 2. En revanche, la désinhibition alimentaire affectait davantage les hommes diabétiques de type 2 que ceux diabétiques de type 1, et autant les femmes diabétiques de type 1 que diabétiques de type 2.D'autres différences ont également été montrées dans les deux types de diabète :

  • des différences entre sexes, avec un plus faible niveau de qualité de vie chez les femmes que chez les hommes, conformément aux observations faites en population générale en France ,
  • des différences selon l'âge, avec un plus faible niveau de qualité de vie chez les plus jeunes dans les dimensions souffrance psychologique et désinhibition alimentaire. Les conséquences engendrées par le diabète tant sur le plan psychologique que sur la maîtrise alimentaire seraient ainsi moins bien vécues par les femmes et les plus jeunes.

Chez les 3 090 personnes diabétiques de type 2 de moins de 85 ans, la qualité de vie était moins bonne dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique en cas de traitement par insuline (jusqu'à 10 points), de présence de complications micro-vasculaires (au moins 5 points) et de survenue au cours de l'année d'évènements tel qu'un épisode hypoglycémique sévère (au moins 5 points pour la dimension obstacles aux activités). La qualité de vie était moins bonne dans la dimension désinhibition alimentaire, lorsque la personne avait déjà suivi un régime prescrit en raison du diabète (environ 5 points), en l'absence d'activité physique régulière (environ 5 points) et en cas de mauvaise observance (jusqu'à 12 points). Chez les personnes diabétiques de type 1, la modification de l'activité professionnelle liée au diabète (jusqu'à 12 points), la survenue d'au moins 3 hypoglycémies sévères dans l'année (au moins 5 points), l'existence d'autres maladies autodéclarées (environ 5 points) étaient associées à une moins bonne qualité de vie dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique. Une mauvaise autonomie à gérer sa maladie (environ 8 points) était également liée à une moins bonne qualité de vie dans la dimension désinhibition alimentaire.

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