Indicateurs nationaux de performance du programme de dépistage du cancer du sein sur la période 2013-2014

Publié le 5 octobre 2016
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Le programme de dépistage organisé du cancer du sein vise à détecter la maladie à un stade précoce pour la traiter au plus tôt, dans l'objectif de réduire la mortalité spécifique par cancer du sein. Afin d'obtenir le maximum de bénéfices et de réduire au minimum les risques, c'est-à-dire d'être efficace, un programme de dépistage organisé doit être de qualité. Il doit donc être évalué. Nous présentons ici les indicateurs de performance du programme de dépistage organisé du cancer du sein pour la période 2013-2014.

Les données de l'ensemble des dépistages effectués dans le cadre du dépistage organisé de tous les départements (soit un total de 98, les deux départements de Corse étant évalués ensemble et le département 04 n'ayant pas pu envoyer ses données cette année) ont pu être intégrées pour constituer la base nationale 2013-2014.

Les femmes étant invitées à effectuer un dépistage du cancer du sein par mammographie tous les deux ans, les résultats sont présentés sur une période cumulée de deux ans. Sur cette période 2013-2014, 4 964 925 dépistages ont été réalisés. A noter que les résultats globaux résumés ici masquent de grandes disparités géographiques, comme on peut le voir en regardant les résultats par département.

Indicateurs de qualité (Résultats du dépistage)

Les chiffres fournissent des informations sur les nombres de femmes dépistées, les résultats des dépistages et les bilans diagnostics sur la période 2013-2014. Les indicateurs T02 à T05 et P07 à P09 présentent les taux et pourcentages correspondants.

Pour la période 2013-2014, 4 % des dépistages sont des premiers dépistages organisés sans antécédent de mammographie (que l'on appellera par la suite " vrai dépistage initial "), 14 % sont un premier dépistage organisé avec antécédent de mammographie (dans le cadre d'un dépistage opportuniste le plus souvent), et 82 % sont des dépistages subséquents.

Le taux de mammographies positives (c'est-à-dire jugées anormales ou suspectes) en première lecture (L1) avant bilan est de 14 pour 100 femmes effectuant un " vrai " dépistage initial. Pour les femmes effectuant un dépistage subséquent, ce taux est de 6,5. Un bilan diagnostic immédiat (BDI) est alors effectué dans 96,7 % des cas.

Le taux de mammographies positives en deuxième lecture (L2) est de 1,9 pour 100 femmes effectuant un " vrai " dépistage initial. Pour les femmes effectuant un dépistage subséquent, ce taux est de 1,1 pour 100 femmes. Un bilan de diagnostic différé (BDD) est effectué dans pour 82 % des cas.

Au final, le taux de mammographies positives en première ou deuxième lecture avant bilan (équivalent du " taux de rappel européen ") est de 15,7 pour 100 femmes effectuant un " vrai " dépistage initial et de 7,5 pour 100 dépistages subséquents. Le taux de dépistages positifs après bilan (BDI ou BDD) est de 7 ,9 % pour les " vrai " dépistages initiaux, et 3,1 % pour les dépistages subséquents.

L'ensemble de ces résultats sont stables par rapport à la période 2011-2012.

Indicateurs d'efficacité précoce du programme (détection des cancers)

Les chiffres fournissent des informations sur les nombres de cancers dépistés et leurs caractéristiques sur la période 2013-2014. L'indicateur de taux TC01 et PC02 à PC10 présentent les taux et pourcentages correspondants.

Au moment de l'extraction des données, 36 889 cancers (cancers invasifs et carcinomes canalaires in situ) avaient été enregistrés pour la période 2013-2014, soit un taux global de 7,4 cancers pour 1 000 femmes dépistées. Ce taux est de 12,9 pour 1000 femmes effectuant un " vrai " dépistage initial et 7,1 pour 1000 dépistages subséquents. Ces taux sont très proches des taux de la période 2011-2012.

Les pourcentages de cancers de bon pronostic parmi l'ensemble des cancers détectés sont des indicateurs importants pour évaluer la performance du programme :

  • Parmi les femmes effectuant un " vrai " dépistage initial, 11,4 % des cancers de statut invasif/in situ connu étaient des cancers in situ, 21,2 % des cancers de taille connue étaient inférieurs ou égale à 10 mm et 62,1 % des cancers de statut ganglionnaire connu n'avaient pas d'envahissement ganglionnaire.
  • Parmi les femmes effectuant un dépistage subséquent, 15,2 % des cancers de statut invasif/in situ connu étaient des cancers in situ, 39,3% des cancers de taille connue étaient inférieurs ou égale à 10 mm et 78,2 % des cancers de statut ganglionnaire connu n'avaient pas d'envahissement ganglionnaire.

Enfin, parmi 100 cancers dépistés en 2013-2014, 2,8 ont été dépistés grâce à la deuxième lecture parmi les femmes effectuant un " vrai " dépistage initial et 6,4 parmi les dépistages subséquents. Ces pourcentages sont en légère baisse par rapport à la période 2011-2012.

Valeur Prédictive Positive (VPP)

Les indicateurs représentent les valeurs prédictives positives (VPP) avant et après bilans diagnostiques. Calculer des valeurs prédictives positives du dépistage dans le programme de dépistage nécessite de connaître l'issue de la procédure de dépistage. Au moment de la transmission des données à Santé publique France, cette information peut être soit définitive (cancer, normal, bénin, femme déclarée définitivement perdue de vue ou décédée), soit provisoire (diagnostic en attente ou femme sous surveillance clinique). Au moment de l'analyse, l'information était définitive pour 98,8 % des femmes dépistées, et pour 92,8 % des femmes ayant eu des dépistages positifs avant bilan.

La VPP de la mammographie de dépistage avant bilan diagnostic (indicateur VPP01 du guide indicateur du guide des indicateurs de dépistage), c'est-à-dire la probabilité d'avoir un cancer si la mammographie de dépistage en 1ère ou en 2e lecture est positive, avant bilan diagnostic (immédiat ou différé), est de 8,7 %.

La VPP de la procédure de dépistage menée à son terme, c'est-à-dire la probabilité d'avoir un cancer si le bilan diagnostic (différé ou immédiat) est positif est de 20 %.

Ces deux VPP sont stables par rapport à la période 2011-2012.

Mammographie numérique

Depuis 2008, la mammographie numérique a été autorisée dans le programme national en plus de la technologie analogique. Deux grands types de technologies numériques sont utilisés : plein champ (digital radiology , DR) et plaques fluorescentes (computer radiology , CR). Sur la période 2013-2014, 89 % des dépistages étaient réalisés avec la technologie numérique, répartis en 36 % CR et 64 % DR. La part de la technologie DR est plus importante et a augmenté par rapport à la période 2011-2012. Le taux de clichés techniquement corrects est de quasiment 100 % pour l'ensemble des trois technologies.

Les taux bruts de positivité en première lecture avant bilan, ainsi que les taux de cancers dépistés sont plus élevés pour le numérique que pour l'analogique. Et parmi le numérique, ces taux sont supérieurs pour les DR par rapport aux CR. En conséquence, l'apport de la deuxième lecture semble moindre avec la technologie numérique DR puisque le taux de mammographies positives en deuxième lecture avant bilan et le pourcentage de cancers détectés par le second lecteur parmi l'ensemble des cancers dépistés sont plus faibles. Ces résultats s'observent quel que soit le rang du dépistage.

Si l'on s'intéresse uniquement aux rangs subséquents, c'est-à-dire 82 % des dépistages de la période 2013-2014, on observe que les pourcentages de cancers de bon pronostic sont plus élevés en numérique et particulièrement en numérique DR. Ces meilleurs résultats du DR sont également observés pour les " vrais " dépistages initiaux, sauf pour le taux de cancer in situ. Les VPP des dépistages positifs avant bilan sont plus élevés.

A noter que les écarts constatés entre les trois types de mammographies ne correspondent pas uniquement à des différences de performances de technologies : des facteurs confondants notamment l'expérience des radiologues interviennent également.