Dépistage du cancer du col de l’utérus

Mis à jour le 4 mai 2022

L’objectif du dépistage du cancer du col de l’utérus est de réduire l’incidence et la mortalité par ce cancer avec le moins d’effets négatifs possibles pour les femmes. Le dépistage vise à détecter des lésions précancéreuses et à les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Il permet également de détecter et traiter des cancers à un stade précoce et ainsi d’en améliorer les chances de guérison.

Le dépistage repose sur l’analyse d’un prélèvement au niveau du col de l’utérus. Il permet de détecter au plus tôt des cellules anormales du col de l’utérus (examen cytologique) ou la présence du virus (test HPV). Selon les dernières recommandations de la Haute autorité de santé, les modalités de dépistage varie selon l’âge. 

  • de 25 à 29 ans : examen cytologique tous les 3 ans
  • de 30 à 65 ans : test HPV tous les 5 ans.

Pour en savoir plus sur l’infection à HPV et le dépistage, RV sur le questions-réponses conçu par la HAS, Santé publique France et l’INCa.

Le Programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus

Inscrit dans le Plan Cancer 2014-2019, le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est un nouveau programme de dépistage des cancers, mis en place par les autorités de santé publique en 2018. Il a pour objectifs d’augmenter la couverture du dépistage pour atteindre 80 %, de réduire les inégalités d’accès à ce dépistage et de diminuer de 30 % l’incidence et la mortalité par cancer du col de l’utérus à 10 ans. 

Ce programme concerne les femmes de 25 à 65 ans, soit environ 17 millions de femmes.

La mise en œuvre de ce programme fait suite à une expérimentation de dépistage organisé.

Le cahier des charges du programme qui fixe les conditions de sa mise en œuvre constitue l’annexe V de l’Arrêté du 30 juillet 2020 relatif aux programmes de dépistage organisé des cancers et à l’organisation du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.

  • Voir aussi le site de l'INCa

Mise en oeuvre du programmeAfficherMasquer

La mise en œuvre du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est décrite dans le cahier des charges en annexe de l’Arrêté du 30 juillet 2020 relatif aux programmes de dépistage organisé des cancers et à l’organisation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus.

La mise en œuvre opérationnelle est confiée aux centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), en appui des Agences régionales de santé (Santé).

Population cible

Femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans inclus. 

Les femmes enceintes, les femmes ménopausées et les femmes vaccinées contre les infections à HPV sont incluses dans la population cible du dépistage.

Les femmes ayant eu une ablation du col de l’utérus (du fait d’un antécédent gynécologique ayant nécessité une hystérectomie totale) sont exclues du dépistage. 

Tests et intervalle entre deux dépistages

Les tests de dépistages utilisés dans le programme national de dépistage organisé sont l’examen cytologique et le test HPV à haut risque qui nécessitent tous deux un prélèvement cervico-utérin (communément appelé « frottis »).

Le dépistage est fondé :

  • entre 25 et 30 ans, sur la réalisation d'un examen cytologique tous les 3 ans si le résultat de l’examen est normal: séquence de deux examens cytologiques à 1 an d'intervalle, puis à 3 ans si le résultat des deux premiers est normal ;
  • à partir de 30 ans et jusque 65 ans, sur la réalisation d'un test HPV : 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal ou dès 30 ans en l'absence d'examen cytologique antérieur. Le rythme entre deux dépistages par test HPV est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. 

Proposition de réaliser un dépistage au cours d'une consultation avec un professionnel de santé

La proposition de réalisation d'un dépistage du cancer du col de l'utérus par les médecins et les professionnels de santé assurant le suivi gynécologique de la femme (gynécologues, médecins généralistes, sages-femmes) constitue le principal mode d'entrée dans le dépistage.

Invitation par courrier

Le CRCDC adresse personnellement aux femmes ne participant pas spontanément au dépistage dans les intervalles recommandés un courrier les invitant à consulter leur médecin traitant, gynécologue, ou sage-femme pour réaliser le dépistage.

Partenaires du dépistage

  • Direction générale de la santé: pilotage stratégique et financement
  • Assurance-maladie : mise à disposition des fichiers nécessaires aux invitations de la population cible du dépistage ; financement 
  • Institut national du cancer (INCa) : pilotage opérationnel des programmes
  • Santé publique France : évaluation épidémiologique des programmes
  • Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) : mise en œuvre régionale et territoriale, en appui des Agences régionales de santé (ARS)
  • Professionnels de santé : consultation, soins, suivi
  • Registres des cancers : enregistrement de tous les cas de cancer sur un territoire donné

Evaluation du programmeAfficherMasquer

L’évaluation épidémiologique du programme est confiée à Santé publique France. Elle repose sur la production d’indicateurs de performance calculés à partir de données transmises à Santé publique France selon un format standardisé par les CRCDC.

Les indicateurs de performance du programme ainsi que le format et la procédure de transmission des données sont décrites dans un guide d’évaluation.

Couverture du dépistage du cancer du col de l'utérusAfficherMasquer

Les données de couverture du dépistage triennal du cancer du col de l’utérus calculée à partir des données de remboursement de tests de dépistage chez les femmes de 25 à 65 ans constituent une référence avant la mise en place effective du programme national de dépistage organisé.

Ces données sont disponibles par période triennale glissante depuis 2012, par groupe d’âge quinquennal, et par région et département sur GÉODES, l’observatoire cartographique de Santé publique France.

Expérimentation du dépistage organisé dans 13 départements entre 2010 et 2014AfficherMasquer

Cette expérimentation d’organisation d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus était pilotée par la Direction générale de la santé et co-financée par l’Institut national du cancer (INCa) et a été réalisée selon un protocole commun. Elle était fondée sur un système d’invitations dit de rattrapage : les femmes n’ayant pas réalisé de dépistage individuel au cours des 3 dernières années étaient invitées par courrier à se faire dépister. L’évaluation de cette expérimentation a été réalisée par Santé publique France.

Au total, 13 départements : Alsace (2 départements), Isère, Auvergne (4 départements), Cher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Val-de-Marne, Martinique et La Réunion ont participé à cette expérimentation.

Ces structures de gestion sont responsables de la gestion des programmes de dépistage organisé au niveau départemental ou interdépartemental. Elles ont pour mission notamment : d’envoyer les courriers d’invitation au dépistage ; de participer à la sensibilisation et à l'information des populations concernées ; d'organiser la formation des médecins et professionnels de santé sur les dépistages ; d'assurer le suivi des dépistages ; de veiller à la qualité du dispositif ; de collecter les données pour le pilotage et l'évaluation des programmes.

La population concernée par l’expérimentation de ces 13 départements représentait 2,4 millions de femmes de 25-65 ans (13,4 % de la population des femmes de 25-65 ans en France).

Les invitations ont permis de dépister près de 231 000 femmes et les relances (envoyées dans les 9 à 12 mois suivant une incitation en l’absence de dépistage), 48 000 femmes supplémentaires, soit une augmentation de la couverture du dépistage de 12 points de pourcentage attribuable au dépistage organisé

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