Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021

Santé publique France publie ses données annuelles de surveillance concernant les syndromes hémolytiques et urémique chez les enfants de moins de 15 ans en France, également disponibles en open-data sur Géodes. En 2021, une légère baisse du nombre de cas est observée.

Publié le 21 octobre 2022

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une complication principalement rénale des infections à Escherichia coli (E. coli) producteurs de Shiga-toxines (STEC) dont la transmission peut se faire par les aliments, un environnement contaminé, une transmission de personne à personne… Rare, mais grave, il touche surtout le jeune enfant. Avant d’évoluer vers un SHU, ces infections sont responsables de douleurs abdominales accompagnées de diarrhées glairo-sanglantes ou, plus rarement, de diarrhées simples. Chaque année, entre 100 et 160 cas de SHU pédiatriques sont notifiés à Santé publique France. L’Agence coordonne la surveillance du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France depuis 1996 en lien avec Le Centre National de Référence des E. coli, Shigella et Salmonella (Institut Pasteur, Paris) et son CNR associé (AP-HP, CHU Robert Debré, Service de microbiologie, Paris). 

SHU pédiatrique : chiffres clés 2021

  • 128 cas de SHU pédiatriques notifiés
  • L’incidence observée en 2021 est la plus faible depuis 2017 : 1,12 cas/100 000 enfants <15 ans)
  • Incidence plus élevée chez les enfants de moins de 3 ans (4,30 cas/100 000 enfants)
  • Taux d’incidences les plus élevés observés en Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes 
  • Le sérogroupe 026 reste le plus fréquent en France représentant 35,1% des cas confirmés.
  • Survenue d’une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) en milieu scolaire du à STEC O157 et liée à la consommation de concombres crus en salade. Au total, 35 cas d’infection dont huit cas confirmés à STEC O157 (deux SHU) ont été liés à cette TIAC. Il s’agit de la première épidémie en France liée à la consommation de végétaux permettant de documenter une contamination dans l’aliment suspect.
Nombre de cas de SHU pédiatrique notifiés en France et incidence annuelle du SHU pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, 1996 et 2021
Nombre de cas de SHU pédiatrique notifiés en France et incidence annuelle du SHU pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, 1996 et 2021

Ce qu'il faut retenir

Comme chaque année, on observe une hétérogénéité géographique de l’incidence du SHU pédiatrique et un pic estival de notifications. Le pic saisonnier habituel a été observé en 2021, en particulier au mois d’août. Hormis ce pic en août, le nombre de cas notifié est resté relativement faible sur la période estivale 2021 par rapport aux années précédentes. Pour la première fois en 4 ans, on observe une baisse de l’incidence annuelle, qui reste cependant élevée chez les moins de 3 ans. 

Par ailleurs, 11 investigations épidémiologiques ont été initiées en 2021 autour de cas groupés de SHU pédiatriques ou d’infections à STEC versus 17 en 2020. Trois de ces investigations ont permis d’identifier une source de contamination : deux cas groupés en collectivité de jeunes enfants et une TIAC liée à la consommation de concombres crus.

A télécharger

Données de surveillance du syndrome hémolytique et urémique en 2021

En savoir plus

Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du SHU

Les bactéries E. coli responsables du SHU sont présentes dans les intestins de nombreux animaux ruminants (vaches, veaux, chèvres, moutons, etc.) et sont éliminées par les excréments qui peuvent alors contaminer l’environnement (eaux, fumiers, sols) et les aliments. Ces bactéries supportent bien le froid (survie dans un réfrigérateur ou congélateur), mais sont détruites par la cuisson à cœur.

Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission :

En cuisine

  • Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
  • Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
  • Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;
  • Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
  • Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
  • Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
  • Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.

Lors des activités et loisirs

  • Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
  • Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Missions de Santé publique France en matière de surveillance et de prévention du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique 

  • Assurer la surveillance épidémiologique du syndrome hémolytique et urémique pédiatrique
  • Détecter les épidémies et guider les mesures de contrôle
  • Informer le grand public sur les mesures de prévention