Plan antichute des personnes âgées : la contribution de Santé publique France au dispositif

Le 21 février 2022, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, a présenté le plan d’action national pour lutter contre les chutes des personnes âgées. Retour sur ce dispositif auquel Santé publique France a contribué.

Publié le 25 mars 2022

Avec plus de 100 000 hospitalisations et près de 10 000 décès par an, les chutes des personnes âgées ont des conséquences physiques, psychologiques, sociales et marquent une rupture dans la vie des individus et une perte d’autonomie. Le plan d’action nationale pour lutter contre les chutes des personnes âgées a pour objectif de réduire d’ici 2024 de 20% la mortalité par chute chez les personnes âgées de 65 ans et plus. 

Santé publique France a contribué l’élaboration de ce plan et est porteur de l’action 4 « Contribuer au suivi et à l’évaluation du plan relatif aux deux objectifs nationaux et régionaux : Réduire les chutes mortelles et invalidantes des personnes âgées de 20% en 3 ans »   de l’axe 1. « Savoir repérer les risques de chutes et alerter ».  Les différents travaux prévus permettront d’en évaluer l’efficacité. 

L’enquête ChuPADom : un éclairage utile sur les circonstances des chutes chez les personnes âgées et leur profil 

Menée en 2018, l’enquête ChuPADom a permis de décrire les caractéristiques et les circonstances des chutes à domicile chez les personnes âgées de 65 ans et plus hospitalisées et d’identifier des profils de chuteurs. Ainsi, l’âge moyen du chuteur est de 84,5 ans et près de 80% des chutes avaient eu lieu durant la journée. Elles survenaient le plus fréquemment au moment de la toilette (15%) ou de la marche (14%). Plus de la moitié des patients hospitalisés avaient déjà été victimes d’une chute lors des 12 mois précédents. 

Cinq profils de chuteurs ont été identifiés : 

  • les séniors jeunes prenant des risques chutant de grande hauteur ; 
  • les séniors vivant dans une maison chutant dans les escaliers ; 
  • les personnes âgées autonomes chutant lors d’une perte d’équilibre ou de leur hauteur ; 
  • les personnes âgées dépendantes chutant lors d’activité à faible intensité ; 
  • les personnes très âgées, limitées dans les activités de la vie quotidienne.

Un plan ambitieux qui s’articule autour de 5 axes prioritaires

Les chutes des personnes âgées de 65 ans et plu) sont à l'origine d'une morbidité et d'une mortalité considérables dans tous les pays et constituent un problème majeur de santé publique.

Le plan antichute porté par la ministre déléguée chargée de l’Autonomie passe par l’information et la sensibilisation de tous les publics, personnes âgées, aidants, professionnels, élus et société civile sur les risques de chute et à leurs conséquences : en luttant contre la banalisation des chutes, le déni ou la peur de tomber, on réduit le risque de chute et ses conséquences fatales.

Le plan s’articule autour de 5 axes prioritaires et est coordonné dans chaque région par les agences régionales de santé (ARS), en lien avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), les conseils départementaux et les autres acteurs de la prévention de la perte d’autonomie.

Plan antichute des personnes âgées : les 5 axes du dispositif

3 questions à Marion Torres, épidémiologiste

Comment Santé publique France est-elle impliquée dans ce plan ?

Santé publique France a été sollicitée pour participer à la construction de ce plan, fixer ses objectifs et déterminer ses axes prioritaires. Santé publique France a apporté son expertise et mis à disposition les données disponibles ou mobilisables pour la surveillance des chutes chez les personnes âgées. Dans le cadre de sa mise en œuvre, nous avons contribué au suivi et à l’évaluation du plan relatif aux deux objectifs nationaux et régionaux : réduire les chutes mortelles et invalidantes des personnes âgées de 20% en 3 ans. Par ailleurs, Santé publique France relaiera les actions de communication et de sensibilisation. 

Concrètement, comment se déroule la surveillance des chutes de personnes âgées ?

A partir des données de l’enquête ChuPADom, nous avons prévu de caractériser la mortalité et les séquelles (handicaps, autonomie…) des personnes hospitalisées pour chute 1 an après cette hospitalisation. En collaboration avec l’équipe du CepiDC, nous estimerons également la mortalité pour chute en population générale. Sur cette base, nous produirons des indicateurs.

A quel rythme ces indicateurs seront-ils produits ?

Les résultats tirés de l’enquête ChuPADom seront valorisés vers la fin de 2022. Pour la mortalité pour chute en population générale, nous ferons une estimation pour les années 2019-2021 en 2023, puis une seconde estimation pour les années suivantes à la fin du plan (2024). 

Par ailleurs, sur le volet prévention, Santé publique France est impliqué en partenariat avec les caisses de retraite dans la co-construction d’une brochure et de vidéos d’information sur la prévention des chutes à destination des personnes âgées. Elles sont mises à disposition sur le site pourbienvieillir.fr.