Infections à Campylobacter : données épidémiologiques 2021

L’infection à Campylobacter est l’une des causes les plus fréquentes de gastro-entérites bactériennes dans les pays développés. Santé publique France publie les données de surveillance des infections à Campylobacter en France en 2021, dont les tendances observées ces dernières années se confirment.

Publié le 28 décembre 2022

L’infection àCampylobacter est l’une des causes les plus fréquentes de gastro-entérites bactériennes dans les pays développés. Une grande partie des infections à Campylobacter restent asymptomatiques. Pour les cas symptomatiques, les symptômes généralement observés sont ceux d’une gastro-entérite aiguë le plus souvent bénigne et spontanément guérie en moins d’une semaine. Les complications associées à une infection à Campylobacter sont rares, de même que les décès (<0,1 %), et surviennent surtout chez les personnes fragiles (personnes âgées, patients immunodéprimés).  

Chaque année, Santé publique France publie sur son site internet un bilan complet des données de surveillance des infections à Campylobacter. Cette surveillance repose sur le Centre national de référence (CNR) des Campylobacters et Hélicobacters et la déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

Campylobacter : chiffres clés 2021

En 2021, la surveillance des infections à Campylobacter a confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques déjà observées ces dernières années. Plus particulièrement, les données montrent :

  • une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
  • un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants avec une incidence maximale chez les 0-9 ans (27 cas/100 000 habitants) ;
  • une prédominance des infections chez les hommes 15 cas pour 100 000 habitants versus 11 cas pour 100 000 concernant les femmes (tendance moins marquée chez les personnes âgées de 20 à 39 ans) ;
  • un pic saisonnier pendant la période estivale ;
  • une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
  • pas d’augmentation notable des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine ;
  • une consommation de produits de volaille en tant que premier aliment (incriminé ou suspecté) identifié comme source de contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives.
Nombre annuel de cas rapportés d’infections à Campylobacter pour 100 000 habitants par âge et sexe, France, 2021
Nombre annuel de cas rapportés d’infections à Campylobacter pour 100 000 habitants par âge et sexe, France, 2021

Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de la saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. A titre de comparaison, au niveau Européen, la tendance du nombre de notifications d’infections à Campylobacter était restée stable sur la période 2016-2020. Cette augmentation observée en France pourrait être un reflet d’une réelle augmentation des infections à Campylobacter. Toutefois, plusieurs facteurs, comme le regroupement des laboratoires en plateformes techniques et l’utilisation de plus en plus systématique des PCR multiplexes (tests diagnostiques qui permettent de tester en même temps la présence de plusieurs agents pathogènes ciblés à partir d’un même prélèvement), facilitant la détection de Campylobacter sp, pourraient avoir contribué à l’augmentation du nombre d’isolements de souches et donc de la notification par les laboratoires du réseau au cours du temps.

A télécharger

Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2021.

En savoir plus

Rappel des mesures de précaution pour prévenir les infections à Campylobacter 

Les principaux facteurs de risque de l’infection sont la manipulation de viande fraîche (volaille, porc, bœuf), la contamination croisée d’aliments par des surfaces contaminées en cuisine, et la consommation de viande insuffisamment cuite. Santé publique France rappelle que la prévention des infections à Campylobacter repose principalement sur des mesures individuelles. Une attention particulière aux recommandations d’hygiène en cuisine doit être portée et notamment pour certaines populations pouvant être particulièrement sensibles aux infections d’origine alimentaire (personnes âgées, jeunes enfants, personnes immunodéprimées, femmes enceintes) :

  • Lavage des mains
  • Nettoyage des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de volaille ou viande crue
  • Conservation de volaille ou de viande crue dans le réfrigérateur séparé des aliments consommés crus ou des plats préparés
  • Cuisson suffisante (cuisson à cœur, > 65°C) de viande de volaille, de bœuf et de porc permet de détruire les Campylobacter
  • Attention particulière doit être portée lors de la cuisson au barbecue