Coqueluche en France : données 2020-2021

Santé publique France publie les données de surveillance de la coqueluche du réseau RENACOQ en France en 2021. Le nombre annuel de cas déclarés a varié selon les cycles et l’amplitude des pics. La maladie reste présente même si le nombre de cas déclarés a été faible en 2020 et 2021 pendant la pandémie de la COVID-19. 

Publié le 7 décembre 2022

La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire, très contagieuse et d’évolution longue, bénéficiant d’un vaccin pour prévenir la maladie et notamment éviter sa transmission aux nourrissons très à risque. Cependant, la bactérie continue de circuler car la vaccination ne protège pas à vie contre l’infection. Deux bactéries du genre Bordetella sont essentiellement responsables des syndromes coquelucheux chez l'Homme : Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Les populations touchées sont les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et les adolescents et adultes qui ont perdu la protection conférée par le vaccin ou la maladie.

En France, les données collectées depuis le début de la surveillance montrent qu’au total, 6 pics épidémiques sont survenus : en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et en 2017. Les années 2020-2021, marquées par l’épidémie de COVID-19, révèlent un nombre de cas de coqueluche parmi les plus bas depuis 1996, notamment chez les nourrissons.  Le dispositif de surveillance de la coqueluche, RENACOQ, mis en place par Santé publique France, permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie à prévention vaccinale et les caractéristiques des cas. Dans chacun des 42 établissements hospitaliers participants, les services de bactériologie et de pédiatrie contribuent à cette surveillance.

Un nombre cas de coqueluche chez les nourrissons rapportés en 2020- 2021 le plus faible depuis 1996

Depuis le dernier pic de coqueluche en 2017, le nombre de cas annuellement rapporté par le réseau RENACOQ n’a pas cessé de diminuer chez les nourrissons de moins de 12 mois : il était de 35 cas de coqueluche en 2020 et de 4 cas en 2021. 

Ces chiffres n’ont jamais été aussi bas au sein de cette population, qui reste la population la plus à risque, plus particulièrement, ceux âgés de 0 à 5 mois, la tranche d’âge la plus touchée comparativement aux nourrissons âgés de 6 à 11 mois. 

En population générale, le réseau Sentinelles rapporte également en ambulatoire (consultations chez les médecins généralistes) un faible nombre de cas de coqueluche : 11 cas en 2020 et seulement 1 cas en 2021.

Nombre de cas hospitalisés de coqueluche chez les moins de 17 ans, par tranches d’âge et par année de déclaration, en France, de 1996 à 2021, données rapportées par le réseau RENACOQ.
Nombre de cas hospitalisés de coqueluche chez les moins de 17 ans, par tranches d’âge et par année de déclaration, en France, de 1996 à 2021, données rapportées par le réseau RENACOQ.
Note : à partir de 2016, seuls les cas de moins de 12 mois sont rapportés

Lien vers les rapports annuels Sentinelles : Réseau Sentinelles > France > Publications (sentiweb.fr)

Un lien possible entre un très faible nombre de cas de coqueluche et les mesures sanitaires mises en place pendant l’épidémie de COVID-19

Le contexte exceptionnel et les mesures sanitaires mises en œuvre dans le cadre de l’épidémie de COVID-19 ont eu probablement un impact favorable sur l’épidémiologie de la coqueluche. En effet, un faible nombre de cas rapportés a été observé depuis le début de la pandémie et il n’est pas lié à un taux de participation plus bas des établissements hospitaliers du réseau de surveillance, ni à un biais de notification. 

Cette baisse de cas a été confirmée auprès de trois dispositifs de surveillance de la coqueluche : le réseau RENACOQ (le réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche) le réseau Sentinelles (le réseau de recherche et de veille en soins de premier recours (médecine générale et pédiatrie) en France métropolitaine) et le Centre National de Référence de la coqueluche et autres Bordetelles. Ce dernier confirmait qu’en 2019, peu d’échantillons (isolats) ont été reçus, reflétant une situation de creux entre deux cycles épidémiques naturels de la maladie mais également que l’année 2020 a été marquée par une baisse importante du nombre d’isolats reçus au CNR.

Par ailleurs, une étude française publié en 2022, ayant appliquée des modèles de régression à 8 années de données (2013 à 2020) a conclu en faveur de l’impact positif des interventions visant à atténuer la pandémie de COVID-19 sur l’épidémiologie de la coqueluche

L’importance de la vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte et les nourrissons

La politique vaccinale contre la coqueluche repose sur plusieurs stratégies : 

  • la vaccination du nourrisson dès l’âge de 2 mois qui est obligatoire, 
  • la vaccination des personnes de l’entourage proche du nourrisson, lorsque la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse ou a été vacciné moins d’un mois avant l’accouchement, 
  • et les différents rappels à réaliser dans l’enfance et à l’âge adulte. 

Cette stratégie vaccinale a été complétée en 2022, par la vaccination des femmes enceintes, après la publication de l’avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) le 12 avril 2022

Cette vaccination est recommandée à partir du 2ème trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée.