Surveillance des infections du site opératoire dans les établissements de santé français : Résultats 2016

Publié le 1 février 2018
Mis à jour le 6 septembre 2021

La réduction d'incidence des infections du site opératoire (ISO) est l'un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN). Depuis 1999, les surveillances interrégionales des ISO sont coordonnées par le Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN). Chaque année, les établissements exerçant une activité de chirurgie recueillent volontairement des informations parmi une liste de spécialités " prioritaires " concernant le patient et l'intervention dont les composants de l'index de risque National Nosocomial Infections Surveillance (NNIS). Tous les patients inclus doivent être suivis jusqu'au trentième jour postopératoire (90 jours pour les interventions avec prothèses). Les ISO sont définies selon les critères standards usuels. En 2016, le nombre d'établissements ayant participé à la surveillance des interventions prioritaires n'a globalement pas évolué par rapport à 2015 : 357 pour 111 198 interventions. Le nombre médian de spécialités surveillées par établissement était de 3 [1 ; 4] en 2016 contre 2 [1 ; 4] en 2015. Les spécialités plus surveillées en 2016 par rapport à 2015 étaient la chirurgie gynécologie-obstétrique (+11%), la chirurgie d'exérèse veineuse des membres inférieurs (+13%), la chirurgie bariatrique (+31%) et la chirurgie réparatrice et reconstructive (+160%). La répartition des spécialités et leurs taux d'ISO respectifs étaient : 213 établissements de chirurgie digestive (taux d'ISO = 1,59%), 255 établissements de chirurgie orthopédique (1,27%), 196 établissements de gynécologie-obstétrique (1,81%), 69 établissements de traumatologie (1,12%), 85 établissements de chirurgie d'exérèse veineuse du membre inférieur (0,63%), 80 établissements d'urologie (3,03%), 51 établissements de chirurgie bariatrique (1,21%), 40 établissements de neurochirurgie (0,92 %), 10 établissements de chirurgie coronaire (3,81%), 9 établissements de chirurgie thoracique (1,75%) et 13 établissements de chirurgie réparatrice et reconstructive (3,53%). Comme évoqué les années précédentes, non seulement le ralentissement de la baisse de l'incidence est confirmé, mais on note, en 2016, une augmentation des taux d'ISO pour les hernies de paroi abdominale, les prothèses primaires de genou ainsi que pour les exérèses veineuses des membres inférieurs. L'influence de l'Indice de Masse Corporelle (IMC) sur le taux d'incidence des ISO a été mise en évidence en chirurgies digestive, orthopédique et gynécologie-obstétrique, le diabète en chirurgie coronaire ainsi que l'hypertension artérielle en chirurgie digestive. Une prescription d'antibioprophylaxie (ABP) conforme aux recommandations de la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR) était un facteur protecteur en chirurgie digestive (comparé aux ABP non conformes aux recommandations de la SFAR). Enfin, une dépilation par rasage était significativement liée à un taux d'ISO plus élevé en chirurgie digestive comparé à une dépilation par tonte, ciseaux ou procédé chimique.

Année de publication : 2018
Pages : 223 p.