La somnolence au quotidien en France : facteurs associés et conséquences. Enquête de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV-MGEN 2011).

Publié le 20 novembre 2012
Mis à jour le 7 mars 2024

Introduction. Plusieurs études ont montré un taux élevé de somnolence dans la population générale aux États-Unis et en Europe, mais il existe peu de données, dans la population française, sur la somnolence, les facteurs sociodémographiques associés et ses conséquences. Méthode. Une enquête en population générale a été réalisée, dans le cadre de la Journée nationale du sommeil, par l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) en 2011 auprès d'un échantillon représentatif de la population adulte, avec une caractérisation précise des horaires de travail, du temps de transport, de la structure familiale et des catégories socioprofessionnelles. Le questionnaire a été construit par des spécialistes du sommeil et comprend : 1) des items permettant d'estimer le temps de sommeil total (TST) et les pathologies du sommeil déclarées associées ; 2) une évaluation de la somnolence par l'échelle de somnolence d'Epworth (ESS) et des items portant sur la plainte de somnolence, les épisodes d'endormissement diurnes, les siestes ; 3) les caractéristiques de la somnolence au volant et les contre-mesures adoptées. Résultats. 1 012 adultes (51% de femmes) de 18 à 60 ans ont été interrogés. Parmi les sujets interrogés, 21% ressentent de la somnolence dans la journée au moins 3 fois par semaine, y compris lorsqu'ils ont bien dormi, 11% se sentent somnolents tous les jours et 7% (15% des hommes) s'endorment régulièrement sans pouvoir résister à la somnolence au moins 3 fois par semaine. Pour 4%, ces endormissements ont lieu tous les jours. En considérant l'ESS : 19% du groupe peuvent être considérés comme somnolents (ESS>10) et 3% comme somnolents sévères (ESSe16) ; 26% des sujets disent faire parfois la sieste, 9% font la sieste au moins 3 fois par semaine et 2% la font tous les jours ; 12% des conducteurs ont dû s'arrêter de conduire au moins 1 fois pour dormir au cours des 12 derniers mois ; 3% des conducteurs rapportent s'être endormis au volant au cours de ces 12 derniers mois. Les facteurs associés significativement à la somnolence sont le temps de transport quotidien, le travail de nuit et en horaires décalés, et certaines pathologies du sommeil déclarées (syndrome d'apnées, syndrome des jambes sans repos, hypersomnie). Conclusion La somnolence concerne un Français sur 5 et a des conséquences sévères sur le risque d'endormissement au volant. (R.A.)

Auteur : Leger D, Vecchierini MF, Metlaine A, Philip P, Adrien J, Paquereau J
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 44-45, p. 518-21