L'exposition des Français aux sous-produits de chloration. Connaissances actuelles et perspectives pour la surveillance

Publié le 27 décembre 2010
Mis à jour le 11 juin 2019

Des études épidémiologiques ont montré une association entre les sous-produits de chloration présents dans l'eau potable et certains cancers chez l'homme. Le manque de cohérence entre les études empêche cependant d'établir une courbe dose-effet. Les incertitudes relatives à la mesure de l'exposition, rendue difficile par le nombre de voies d'exposition impliquées et les variations des concentrations dans les réseaux d'eau, en sont en partie responsables. Une étude INVS/Afssa décrit l'évolution de trois familles de sous-produits de chloration (les trihalométhanes, les acides haloacétiques et les haloacétonitriles), observée dans quatre réseaux d'eau français en 2006 et 2007. En ce qui concerne les trihalométhanes, dont les concentrations doublent en moyenne entre l'usine et le robinet, un modèle prévoyant les concentrations dans le réseau d'eau a été élaboré. Les cinq variables d'entrée sont la concentration en trihalométhanes et le chlore libre résiduel à la sortie de l'usine ; deux variables indiquant la réactivité de la matière organique (absorbance UV spécifique ou SUVA, et une variable créée arbitrairement notée " a ") ; le temps de séjour hydraulique dans le réseau d'eau. La réglementation française impose une valeur limite sur les trihalométhanes dans l'eau potable et la majorité des contrôles est effectuée en sortie d'usine. Appliqué à ces mesures, le modèle développé permettrait de mieux surveiller l'exposition des Français.

Auteur : Mouly D, Joulin E, Rosin C, Beaudeau P, Olszewski Ortar A, Zeghnoun A, Munoz JF
TSM. Techniques Sciences Méthodes : génie urbain, génie rural, 2010, n°. 12, p. 51-60