Enquête Presse Gay 2004

Publié le 1 juin 2007
Mis à jour le 5 juin 2019

En 2004, alors qu'une augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST) et une progression du nombre de découvertes de séropositivité chez les homosexuels masculins est observée, l'InVS, avec le soutien scientifique et financier de l'ANRS, a renouvelé l'enquête Presse Gay (EPG). Depuis vingt ans, l'EPG a pour objectif de suivre les comportements sexuels préventifs des homosexuels lecteurs de la presse gay, leurs modes de vie et de sociabilité, par l'insertion de questionnaires dans la presse identitaire. Au total, 6 184 questionnaires remplis par des hommes via la presse écrite mais aussi les sites internet tous deux communautaires ont été analysés. Les répondants se caractérisent par un âge médian de 35 ans, un niveau scolaire assez élevé et une situation socioprofessionnelle favorisée. Une part importante de répondants a un partenaire stable (66 %), mais la proportion de pacsés est peu élevée (17 %). Une très large majorité a eu recours au test VIH au cours de la vie (86 %) et, parmi celle-ci, 13 % déclarent être séropositifs et 15 % ne sont plus certains d'être encore séronégatifs. L'augmentation des comportements sexuels à risque, constatée depuis 1997, se poursuit, que ce soit avec le partenaire stable (57 % en 1997 contre 69 % en 2004) ou les partenaires occasionnels (19 % en 1997 contre 33 % en 2004). Cet accroissement est observé quel que soit le statut sérologique VIH des répondants et spécifiquement parmi ceux se déclarant séropositifs. Si les répondants séropositifs au VIH sont peu nombreux à avoir des rapports anaux non protégés exclusivement avec des partenaires séropositifs VIH (10 %), les répondants séronégatifs sont proportionnellement plus nombreux à indiquer des pratiques anales non protégées uniquement avec d'autres hommes séronégatifs (27 %). Des situations de souffrance psychique sont rapportées. Près de la moitié des répondants indiquent avoir eu une dépression au cours de leur vie. Les consommations d'anxiolytiques ou d'antidépresseurs sont plus importantes parmi les répondants qu'en population générale. De même, la prévalence de tentative de suicide au cours de la vie est plus importante (19 %). Même si, depuis deux décennies, le sentiment d'acceptation de l'orientation sexuelle des répondants par leur entourage s'est accru, il n'en reste pas moins que près d'un tiers ont été victimes d'actes homophobes dans l'année. La moitié des répondants a consommé au moins une substance psycho-active au cours des 12 derniers mois. Il s'agit principalement de consommation de poppers (37 %) et de cannabis (28 %). Depuis 1997, la plupart des consommations ont augmenté. Les niveaux de consommation de substances psycho-actives des répondants sont plus élevés qu'en population générale. L'ensemble de ces résultats conduisent à formuler des recommandations en termes d'actions de prévention, mais aussi des axes de recherches connexes et complémentaires à l'EPG. (R.A.)

Auteur : Velter A, Bouyssou Michel A, de Busscher PO, Jauffret Roustide M, Semaille C
Année de publication : 2007
Pages : 132 p.