Publicités alimentaires à destination des enfants et des adolescents. Canaux utilisés, investissements et ressorts publicitaires, aliments promus, impact sur les préférences alimentaires et les requêtes d'achats des enfants, perception d'une réglementation par les parents.

Publié le 22 mai 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

La prévalence du surpoids et de l'obésité chez les enfants et les jeunes augmente au niveau mondial. Si dans certains pays comme la France, une tendance à la stabilisation de cette évolution a été montrée pour l'ensemble des enfants (Lioret, Touvier et al., 2009), il a aussi été mis en évidence que les inégalités sociales demeurent fortes. Ainsi, l'enquête nationale sur la santé des élèves de CM2, conduite en 2007-2008, confirme la stabilisation des prévalences de la surcharge pondérale (surpoids et obésité) observée depuis 2002 mais montre également que la prévalence de l'obésité est près de sept fois plus élevée chez les enfants de cadres que chez les enfants d'ouvriers, comme c'était déjà le cas en 2005 (Chardon Olivier, Guignon Nathalie et al., 2013). L'identification des facteurs de risques, potentiellement modifiables, du surpoids et de l'obésité infantile et plus largement des maladies non transmissibles associées à une alimentation peu favorable à la santé constituent ainsi un enjeu majeur de santé publique. Parmi eux, la publicité et d'autres formes de commercialisation des aliments et boissons non alcoolisées à destination des enfants, produites par l'industrie agro-alimentaire, ont fait l'objet de nombreux travaux de recherche au cours des deux dernières décennies et ont donné lieu à d'importantes controverses quant au caractère causal de la relation publicité/consommation alimentaire/pathologies chroniques et prévalence de l'obésité. Mais dès 2006, le rapport de l'Institute of Medicine (IOM) (McGinnis, Gootman et al., 2006) concluait que le marketing alimentaire contribuait à l'épidémie d'obésité infantile aux États-Unis. Des études ont ensuite quantifié la contribution de la publicité alimentaire à la prévalence de l'obésité ou dans le sens inverse, ont montré la baisse de l'obésité découlant d'une réduction de l'exposition à la publicité alimentaire télévisée. Une étude comparative menée dans plusieurs pays (Australie, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, États-Unis) auprès d'enfants âgés de 6 à 11 ans (Goris, Petersen et al., 2010) a également montré que l'exposition à la publicité alimentaire télévisée contribuait à la prévalence de l'obésité des enfants dans des proportions allant de 4 à 40% selon les pays. Une autre étude de simulation a montré qu'entre 1/7 et 1/3 des enfants obèses américains n'auraient pas été obèses en l'absence de publicité télévisée pour des aliments non favorables à la santé (Veerman, Van Beeck et al., 2009). [extrait du rapport]

Auteur : Escalon Hélène
Année de publication : 2014
Pages : 43 p.