Introduction – Promouvoir les nouvelles recommandations sur l'activité physique (AP) et la sédentarité est l'une des mesures phares de la politique nutritionnelle française. L'objectif de cet article est de décrire la connaissance de ces recommandations et leurs facteurs associés et d'analyser les liens entre atteinte et connaissance des recommandations. Pour la sédentarité, sont aussi présentées les associations entre comportement, perception de celui-ci et possibilité perçue de le changer. Méthode – Cette étude repose sur les données du Baromètre de Santé publique France 2021, enquête menée sur un échantillon aléatoire de la population résidant en France. L'analyse porte sur 4 571 participants âgés de 18 à 75 ans interrogés sur leurs connaissances sur l'AP et la sédentarité. Des analyses descriptives et des modèles multivariés ont été réalisés. Résultats – En 2021, la recommandation sur l'AP est partiellement connue : 96,7% des adultes citent " au moins 30 minutes d'AP par jour " mais moins d'un quart citent la bonne intensité recommandée. Au global, 21,6% des adultes connaissent la recommandation complète sur l'AP. Une association entre la connaissance et l'atteinte de cette recommandation est observée uniquement chez les femmes. La recommandation d'interrompre le temps passé assis au moins toutes les deux heures est citée par 93,9% des personnes et est associée au fait de la suivre. Les trois quarts des adultes pensent qu'il est recommandé de rompre la sédentarité plus souvent que toutes les deux heures. Passer plus de sept heures assis par jour est associé à la perception de rester trop longtemps assis dans la journée sans qu'il soit perçu la possibilité de réduire cette sédentarité élevée. Conclusion – La faible connaissance de la recommandation sur l'intensité de l'AP à pratiquer quotidiennement montre la nécessité de communiquer sur cette notion avec davantage de pédagogie. La croyance élevée qu'il faut rompre la sédentarité plus souvent que recommandé suggère qu'une recommandation dans ce sens serait facilement acceptée. Des travaux scientifiques récents sur les bénéfices sanitaires de ruptures de sédentarité toutes les heures ou demi-heures sont concordants et tendent à réinterroger la fréquence de rupture de sédentarité à recommander. Des stratégies de renforcement de la capacité perçue à réduire sa sédentarité sont aussi à développer, conjointement à des interventions environnementales.
Auteur : Escalon Hélène, Verdot Charlotte, Serry Anne-Juliette
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2024, n°. 12, p. 250-258