Quelles sont les drogues illicites ?

En France, la consommation et la manipulation de certaines substances psychoactives sont interdites. Les drogues illicites sont inscrites dans l’arrêté du 22 février 1990 du ministère chargé de la santé qui est régulièrement ratifié.

Publié le 15 juin 2022

On appelle drogues illicites ou « stupéfiants », les substances psychoactives dont la consommation et la manipulation sont interdites. Ces substances psychoactives interdites sont inscrites sur une liste des "stupéfiants" définie par l’arrêté du 22 février 1990 du ministère chargé de la santé et régulièrement mise à jour. La liste des stupéfiants est disponible sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm).
Ce classement comme stupéfiant a pour objectif de limiter l’utilisation d’une substance aux seules fins médicales et scientifiques et d’encadrer son usage.

Les drogues illicites regroupent un ensemble de substances très différentes en termes de composition, de forme, d’effets et de risques pour la santé. Elles peuvent être organisées en différentes classes selon leurs types d’effets principaux. Il existe plusieurs classifications des drogues (licites et illicites). La classification de Yves Pelicier et Jean Thuillier (1991) distingue trois groupes : les dépresseurs, les stimulants et les perturbateurs. A chacune de ces classes correspondent des effets et risques spécifiques.

  • Les dépresseurs, comme l’héroïne et les autres opiacés, agissent en ralentissant le fonctionnement du système nerveux central : ils ralentissent les fonctions psychiques comme les fonctions physiques, abaissent le niveau d’éveil et soulagent les douleurs.
  • Les stimulants, par exemple la cocaïne, la MDMA/ecstasy ou les amphétamines, fonctionnent à l’inverse : ils accélèrent le fonctionnement du système nerveux central, stimulent les fonctions psychiques et physiques, augmentent l’éveil et la vigilance, abaissent les sensations de faim et de fatigue.
  • La classe des perturbateurs est plus complexe à caractériser dans la mesure où elle regroupe des substances plus hétérogènes. Les produits qui ne sont ni des purs dépresseurs, ni des purs stimulants, comme par exemple le cannabis y sont intégrés. Les produits hallucinogènes, comme le LSD, sont également classés dans cette catégorie. Ces substances perturbent les fonctions psychiques, modifient le fonctionnement cérébral et les fonctions cognitives, et déforment les perceptions sensorielles (hallucinations visuelles, auditives, sensations corporelles déformées). Les nouveaux produits de synthèse (NPS) pourraient aussi intégrés dans cette catégorie puisqu’ils ont des effets souvent combinés.

Depuis le milieu des années 2000, de nouveaux produits de synthèse (NPS) sont apparus, le plus souvent conçus pour contourner la législation sur les stupéfiants. Ces substances sont disponibles sur internet sous des appellations diverses et ne sont pas forcément repérables dans les enquêtes en population générale. Les nouveaux produits de synthèse désignent un éventail très hétérogène de substances appartenant aux trois classes décrites plus haut, et qui imitent les effets de différents produits illicites (ecstasy, amphétamines, cocaïne, cannabis, héroïne etc.). Leurs structures moléculaires s’en rapprochent sans être tout à fait identiques. Cela leur permet, au moins à court terme, de contourner la législation sur les stupéfiants. En France, les principaux NPS sont les cannabinoïdes de synthèse (qui imitent les effets du cannabis), les cathinones (qui imitent les effets de la cocaïne et la MDMA) et des dérivés de la phénéthylamine (qui imitent la MDMA et l’amphétamine).