Epidémies de piqûres de moustique à Nantes, 1995-2010. Influence des facteurs météorologiques

Publié le 1 juillet 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Fin août 2010, une circulation accrue de moustiques a été rapportée dans l'agglomération nantaise. L'espèce incriminée était probablement Aedes caspius. Des épisodes similaires avaient été rapportés antérieurement et attribués à des déplacements de moustiques en provenance de l'estuaire de la Loire. Dans la mesure où cet épisode a eu un impact significatif sur l'activité de SOS Médecins Nantes, la Cire a réalisé une étude rétrospective sur les 16 dernières années à partir de l'activité de SOS Médecins Nantes, en collaboration avec l'EID Atlantique et Météo France afin : 1) de connaître la fréquence et les caractéristiques des épidémies de piqûres de moustique à Nantes ; 2) d'identifier les facteurs météorologiques favorisants tout d'abord, les éclosions des oeufs le long de l'estuaire de la Loire, puis les épidémies de piqûres à Nantes. Sur les 16 années d'étude, sept périodes d'épidémies de piqûres ont été identifiées, d'une durée variant de 2 à 4 jours. Seule la présence d'une grande marée était significativement associée à l'éclosion des oeufs de moustiques. Deux facteurs favorisaient les épidémies de piqûres dans l'agglomération nantaise : les marées de très forte intensité (seuil à 108) et les vents d'Ouest les jours suivant une éclosion. Cette étude a montré une faible fréquence de ces épidémies et a permis d'identifier un seuil prédictif de coefficient de marée sur le risque d'épidémies de piqûres par Ae. caspius dans l'agglomération nantaise pendant la période estivale. Même si les Ae. caspius sont surtout connus actuellement pour leur caractère de nuisance, cette étude apporte des éléments sur les facteurs favorisant leur déplacement de l'estuaire de la Loire à Nantes qui peuvent être utiles en cas de risque de transmission de maladie vectorielle de ces moustiques qui en ont le potentiel. (R.A.)

Auteur : Fortin N, Guerin P, Chouin S, Hubert B
Année de publication : 2012
Pages : 28 p.