Biomarqueurs urinaires d'exposition aux pesticides des femmes enceintes de la cohorte Pélagie réalisée en Bretagne, France (2002-2006)

Publié le 16 juin 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Bien qu'essentiellement agricole, l'usage des pesticides est varié et les sources d'exposition de la population aux pesticides sont multiples. Les niveaux d'imprégnation de la population générale aux pesticides sont méconnus en France et dans la majorité des pays européens. La mesure de l'exposition par des biomarqueurs d'exposition a l'avantage d'intégrer toutes les voies possibles d'exposition. Compte-tenu de la sensibilité particulière des foetus aux toxiques, évaluer l'exposition des femmes enceintes est une question majeure de santé publique. La cohorte Pélagie a inclus près de 3 500 femmes enceintes en Bretagne entre 2002 et 2006. La collecte d'échantillons urinaires en début de grossesse et des dosages chimiques de pesticides pour 546 échantillons urinaires ont été réalisés. L'objectif était d'évaluer le niveau et l'étendue de l'imprégnation des femmes enceintes aux pesticides, en particulier aux herbicides de la familles des triazines, interdits d'usage en France depuis fin 2003 mais toujours présents dans l'environnement, et aux insecticides organophosphorés, d'usages agricoles et non agricoles. Les résultats indiquent la présence de traces de pesticides dans la majorité des urines des femmes enceintes, certaines molécules étant des produits de dégradation persistants dans l'environnement de molécules-mères. Ces résidus de pesticides sont généralement multiples et leurs impacts, individuels ou conjoints, sur le foetus et son développement sont encore incertains dans la littérature épidémiologique. Ils seront évalués prochainement dans la cohorte Pélagie.(R.A.)

Auteur : Chevrier C, Petit C, Limon G, Monfort C, Durand G, Cordier S
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2009, n°. Hors-série, p. 23-7