Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 22 janvier 2015.

Publié le 26 janvier 2015
Mis à jour le 12 mai 2019

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Amiante : la surveillance reste nécessaireLe dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire est consacré à l'amiante.L'éditorial rappelle qu'aux maladies liées à l'amiante connues depuis longtemps (fibrose pulmonaire ou asbestose, fibroses pleurales, cancers broncho-pulmonaires et mésothéliomes de divers sites) se sont ajoutés de nouveaux sites de cancers (larynx et ovaire) lors de la dernière évaluation du centre international de recherche sur le cancer (Circ). Le rôle de l'amiante dans la survenue de divers cancers digestifs demeure débattu. Les modalités de surveillance des populations vis-à-vis du risque de cancer broncho-pulmonaire sont discutées, dans la mesure où un bénéfice du dépistage par examen tomodensimétrique thoracique a été démontré dans l'essai National lung screening trial (NLST) aux Etats-Unis dans des populations de fumeurs.Dans les articles, un travail à partir de données épidémiologiques récentes et des matrices développées dans le cadre du programme Matgéné a permis de mettre à jour les évaluations de risque attribuable. Le poids des cancers professionnels liés à l'amiante demeure important avec entre 2 200 et 5 400 cas par an en France touchant surtout les hommes. Le Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) qui couvre 21 départements et 30 % de la population française montre une augmentation de l'incidence chez les hommes en 2009-2011 par rapport à 1998-2000, suggérant que le pic d'incidence ne serait pas encore atteint chez l'homme. L'augmentation du mésothéliome chez la femme souligne l'importance de documenter les cas féminins pour lesquels aucune exposition à l'amiante n'a été identifiée (35,2 % contre 12,7 % chez les hommes). La déclaration obligatoire du mésothéliome a été instituée pour mener ces investigations étiologiques. En 2012, 46 % des mésothéliomes faisaient l'objet d'une déclaration en France avec de fortes disparités régionales.L'exposition des artisans est importante (64 % des artisans retraités), notamment dans le domaine du bâtiment, beaucoup de matériaux contenant de l'amiante étant toujours en place. Le dispositif de réparation médicosociale est très vraisemblablement sous-utilisé tant pour le cancer broncho-pulmonaire que le mésothéliome pleural (60 % de déclarations de maladie professionnelle chez les concernés), ainsi que le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva) objectivé dans le PNSM (58 % de demandes chez les ayants droit).La thématique "amiante" demeure plus que jamais d'actualité en France.

Année de publication : 26/01/2015