Cas de variole du singe : point de situation au 20 décembre 2022

Point de situation au 20 décembre 2022 des cas confirmés de variole du singe (Monkeypox en anglais) signalés en France et dans le monde. La prochaine actualisation de ce bilan aura lieu le 24 janvier 2023.

Publié le 21 décembre 2022
Dans cet article

Aux cas confirmés biologiquement par PCR, s’ajoutent dans ce bilan les cas non confirmés biologiquement (cas probables et cas possibles), afin de donner une représentation plus complète de l’épidémie au niveau national. Au niveau international et du fait de différences dans les protocoles de surveillance selon les pays, les cas confirmés biologiquement restent l’indicateur de référence pour comparer les situations épidémiologiques entre pays.

Les cas probables d’infection à virus Monkeypox (signes cliniques évocateurs + contact à risque d’un cas confirmé) ne font pas l’objet d’une confirmation biologique systématique. La pratique d’un test diagnostique peut exceptionnellement ne pas être réalisée pour les cas possibles (signes cliniques évocateurs + exposition à risque d’infection) en cas de signes cliniques suffisamment évocateurs et en l’absence d’un autre diagnostic différentiel et de signes de gravité.

Début mai 2022, des cas de variole du singe sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest où le virus est présent, ou des personnes de retour de voyage, ont été signalés en Europe et dans le monde. Depuis cette date, la maladie fait l’objet, en France comme en Europe, d’une surveillance renforcée reposant sur la Déclaration Obligatoire dont le formulaire a été spécifiquement mis à jour

Point de situation en France

Au 20 décembre 2022 à 12h00, 4 967 cas d’infection à virus Monkeypox ont été recensés en France, dont 4 114 (83 %) cas confirmés biologiquement, soit 5 cas supplémentaires depuis le bilan du 29 novembre, et 853 (17 %) cas probables ou possibles, non confirmés biologiquement. 

La répartition des cas par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue) est présentée en figure 1 et 2. La région Ile-de-France concentre le plus grand nombre de cas (3 115, soit 63,0 %), suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (354 cas), de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (330 cas), et de l’Occitanie (327 cas) ; 27 cas résident à l’étranger.

La très grande majorité des cas adultes déclarés à ce jour sont de sexe masculin et 2,9% sont des femmes de plus de 15 ans (142 cas dont 112 cas confirmés biologiquement et 30 cas non confirmés). La proportion de cas féminins a atteint un pic en S36 (19 cas sur 134 soit 14,2%) puis a diminué autour de 10% entre S37 et S40. Cette proportion a ensuite réaugmenté jusqu’en S46, mais avec un nombre de cas faible et décroissant (1 cas en S46). Les effectifs faibles et l’absence d’information sur une possible transsexualité de ces cas féminins ne permettent pas de conclure sur une modification éventuelle de la dynamique de transmission du virus. Aucun cas n’a été signalé chez une femme entre S47 et S50 (données non consolidées). 

L’âge médian des cas adultes est de 36 ans ; 25 % des cas ont moins de 29 ans et 25 % ont de 43 à 81 ans.

Vingt-quatre enfants de moins de 15 ans (0,5 % du total des cas) ont été déclarés depuis mai 2022 (12 cas confirmés biologiquement et 12 cas non confirmés). 

Les cas non confirmés biologiquement ont un profil similaire aux cas confirmés : 3,7 % des adultes sont de sexe féminin (vs. 2,7% des cas adultes confirmés), l’âge médian des adultes est de 36 ans comme chez les cas confirmés et la majorité réside en Ile-de-France (72 % vs. 61% des cas confirmés). 

Parmi l’ensemble des cas pour lesquels l’information est disponible, 100 (3,2 %) ont été hospitalisés du fait de leur infection par le virus Monkeypox ; cette proportion reste stable dans le temps. 

Aucun décès n’a été signalé à ce jour.

La distribution des cas selon la date de début des symptômes (lorsque celle-ci est connue) et le type de cas (confirmé biologiquement ou non) est présentée en figure 3. La date de début des symptômes des cas s’étend entre le 7 mai et le 10 décembre 2022. Compte tenu des délais de déclaration, les données des dernières semaines ne sont pas consolidées. Les déclarations reçues ne mentionnent pas toujours la date de début des symptômes. En alternative de cette information, la distribution des cas selon leur date de signalement est présentée en figure 4.

L’interprétation de la dynamique de l’épidémie n’est pas modifiée selon que l’analyse porte sur les seuls cas confirmés ou l’ensemble des cas (confirmés, probables et possibles). Depuis le pic de contaminations atteint fin juin/début juillet, le nombre de cas a fortement diminué qu’il s’agisse de cas confirmés biologiquement ou non confirmés. A ce jour, le nombre hebdomadaire de cas déclarés varie entre 1 et 2. Il faut néanmoins rester prudent car l’amélioration des connaissances sur la maladie peut diminuer le recours aux soins des populations les mieux informées. 

Cette décroissance importante du nombre de cas est également observée au niveau mondial. Le nombre de nouveaux cas mondiaux a diminué de 49 % en semaine 50 par rapport à la semaine précédente. La majorité des cas en S50 ont été rapportés par des pays du continent américain (91%) et de la région Europe (5%).

Figure 1. Cas de variole du singe totaux (n= 4 940 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00)
Figure 1. Cas de variole du singe totaux (n= 4 940 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00)
Figure 2. Cas de variole du singe confirmés biologiquement (n= 4 092) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00)
Figure 2. Cas de variole du singe confirmés biologiquement (n= 4 092) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00)
Figure 3. Cas de variole du singe (n= 3 747 cas, nombre de données manquantes = 1 220) par semaine de début des symptômes et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00)
Figure 3. Cas de variole du singe (n= 3 747 cas, nombre de données manquantes = 1 220) par semaine de début des symptômes et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00).
Les données des trois dernières semaines ne sont pas totalement consolidées.
Figure 4. Cas de variole du singe (n= 4 967 cas) par semaine de signalement et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00).
Figure 4. Cas de variole du singe (n= 4 967 cas) par semaine de signalement et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai-décembre 2022 (données au 20/12/2022 – 12h00).
Les données de la dernière semaine ne sont pas totalement consolidées. Le creux de déclaration observé en semaine 28 (du 11 au 17 juillet) peut s’expliquer par le jour férié du 14 juillet.

La vaccination préventive contre la variole du singe

Concernant le déploiement de la vaccination, à la date du 20 décembre 2022, 175 052 doses de vaccin de 3ème génération ont été livrées par l’Agence aux territoires.

Au 19 décembre 2022, le nombre total de doses administrées est de 141 049.

Depuis le 11 juillet 2022, en plus des personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade, les personnes entrant dans les indications retenues par la HAS peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner sur l’ensemble du territoire :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples.
  • Les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples.
  • Les travailleurs-ses du sexe.
  • Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.

La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.

Pour en savoir plus sur la vaccination et l’accès aux lieux de vaccination :

Monkeypox info service : un dispositif d’écoute pour répondre aux questions sur la variole du singe

La ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Ce dispositif a en charge d’accompagner les messages de prévention et les mesures de protection, d’informer sur les symptômes, les traitements et la vaccination, de conseiller et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge.

Depuis l’ouverture de la ligne mi-juillet, 8 468 entretiens ont été réalisés sur Monkeypox info service :

  • 81 entretiens ont été réalisés entre le 28 novembre et le 18 décembre (versus 64 sur la quinzaine précédente).
  • La diminution du nombre d’appels sur le dispositif Monkeypox info service se poursuit.
  • Le nombre de sollicitations de la part des femmes a augmenté de 4 points ces 3 dernières semaines, passant de 15% à 19%. Leurs préoccupations concernent principalement les symptômes (60%) et leurs proches (33%).
  • Les entretiens avec les 40-54 ans sont en légère baisse (23% vs 27% sur la quinzaine précédente), alors que ceux avec les plus de 55 ans sont en hausse (27% vs 24% la quinzaine précédente).
  • Les moyens de prévention restent la thématique la plus abordée (49%). Les symptômes, en baisse de 4 points par rapport à la quinzaine précédente (19 % vs 23 %), arrivent en seconde place juste avant le dépistage, en hausse de 2 points (18 % vs 16%).

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