Surveillance de la grippe à Mayotte. Point épidémiologique au 30 octobre 2017.

Publié le 3 novembre 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

Situation épidémiologique

L'épidémie de grippe saisonnière à Mayotte a débuté de manière précoce cette année (semaine 39 pour les médecins sentinelles). En effet, depuis plusieurs années, les données de surveillance montrent une recrudescence des syndromes grippaux en saison des pluies, notamment de janvier à mars. En 2016, cette saisonnalité avait été confirmée par l'identification de virus grippaux au laboratoire du CHM, dans le cadre de la surveillance virologique initiée la même année. En 2017, on a observé une activité précoce en constante augmentation de la semaine 39 à la semaine 42. Cette tendance sera à confirmer dans les prochaines semaines.Il est probable, compte tenu de l'épidémie qui sévit actuellement à la Réunion, et des échanges entre Mayotte et la Réunion en cette période de congés scolaires, que des virus grippaux aient été importés à Mayotte et soient à l'origine de cette recrudescence.

Pour comparaison, à La Réunion, située dans l'hémisphère Sud en zone intertropicale, la saisonnalité de la grippe est marquée par une recrudescence des indicateurs de surveillance épidémiologique en hiver austral (Cf : PE Cire OI n°52). A Mayotte, île située en zone plus proche de l'équateur, cette saisonnalité est mal connue. Plusieurs études montrant qu'en zone tropicale, les épidémies de grippe survenaient durant les périodes chaudes et humides alors qu'en zone tempérée, les épidémies surviennent durant les périodes froides et sèches.

De plus, Mayotte entretient des échanges réguliers avec la métropole, avec des vols quotidiens entre ces deux territoires. Ceci pourrait contribuer à l'importation de virus grippaux en provenance de la métropole qui connaît la même période de recrudescence que Mayotte (hiver métropolitain). C'est pour mieux comprendre la dynamique épidémique de la grippe à Mayotte que la surveillance virologique a été instaurée dès 2016. Elle est assurée tout au long de l'année grâce aux médecins sentinelles et au laboratoire du CHM.

Année de publication : 03/11/2017