Conséquences sanitaires de l'explosion survenue à l'usine «AZF», le 21 septembre 2001. Rapport final sur les conséquences sanitaires dans la population toulousaine

Publié le 1 octobre 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les conséquences de l'explosion de l'usine " AZF ", le 21 septembre 2001 à Toulouse, ont été majeures sur l'ensemble de la ville tant sur le plan humain (30 décès, plusieurs milliers de blessés) que matériel (bâtiments endommagés). Une enquête transversale a été menée 18 mois après l'explosion auprès d'un échantillon représentatif d'adultes habitant la ville à la date de l'accident, dans la zone proche particulièrement touchée et dans le reste de la ville (zone éloignée), afin d'évaluer à moyen et long terme les conséquences de cette catastrophe industrielle, sur la santé physique et mentale, particulièrement la symptomatologie d'état de stress post-traumatique et la dépressivité. La quasi-totalité des résidents de la zone proche et près de la moitié de ceux de la zone éloignée de l'explosion ont déclaré avoir eu des dégâts à leur domicile. Une personne sur quatre se trouvant à moins de 1700 m de l'explosion a déclaré avoir été blessée et les principales séquelles physiques déclarées concernaient des problèmes auditifs. La prévalence des troubles en santé mentale était élevée, notamment en zone proche avec 19 % des femmes et 8 % des hommes rapportant une symptomatologie d'état de stress post-traumatique, des scores élevés de symptômes de dépressivité et une consommation élevée de médicaments psychotropes. En zone proche, ces symptomatologies étaient d'autant plus fréquentes que les personnes avaient été davantage exposées à l'explosion de manière immédiate (proximité, blessures physiques personnelles ou de l'entourage) ou différée (ex : difficultés financières) et qu'elles étaient plus âgées, de sexe féminin, et présentaient des antécédents psychiatriques et des caractéristiques socio-économiques plus défavorables. Ce travail souligne l'impact durable d'une catastrophe industrielle sur la santé mentale des habitants, notamment en zone proche, en révélant l'ampleur et la diversité des conséquences psychologiques qui sont retrouvées plusieurs mois après l'explosion. Il témoigne de la nécessité d'adapter et d'améliorer les dispositifs de prises en charge (dépistage auditif, soutien psychologique) et en particulier pour les populations les plus défavorisées. Enfin, il montre la nécessité d'améliorer l'approche épidémiologique des catastrophes. (R.A.)

Auteur : Riviere S, Lapierre Duval K, Albessard A, Gardette V, Guinard A, Schwoebel V
Année de publication : 2006
Pages : 105 p.