Épidémie des intoxications au monoxyde de carbone (CO) en Midi-Pyrénées pendant la tempête Klaus. Congrès ADELF-EMOIS, Bordeaux 22-23 avril 2010

Publié le 1 avril 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction.- La tempête Klaus a balayé le Sud-Ouest de la France le samedi 24 janvier 2009 et privé d'électricité plus de 1,7 millions de foyers dont 477 000 en Midi-Pyrénées. Ce travail a pour objectif d'évaluer ses conséquences sur les intoxications au monoxyde de carbone (CO) à partir de l'activité des services d'urgence de Midi-Pyrénées. Méthode.- Des données médico-administratives étant collectées quotidiennement pour chaque passage aux urgences par l'Observatoire régional des urgences de Midi-Pyrénées depuis 2005, les passages pour une intoxication au CO au cours de la période de la tempête en 2009 ont pu être comparés à la période équivalente de 2008 par mois (janvier), semaine (S3-S4-S5), jour (samedi, dimanche) et heure d'admission. Résultats.- Pour 37 épisodes dénombrés en janvier 2008, 156 ont été recensés en janvier 2009 (p < 0,0001) dont près des trois-quarts (109) à partir du samedi 24, exclusivement issus de la Haute-Garonne (61 %), du Tarn (24 %), du Tarn et Garonne (11 %) et du Gers (4 %). Les trois premiers jours suivant la tempête dénombrent 81 % des intoxications avec le samedi, 85 % de 15 h-18 h et le dimanche deux créneaux marqués de 0 h-4 h et de 20 h-23 h. L'âge médian des patients intoxiqués après la tempête est de 28 ans [Q1 : 13 ; Q3 : 44] contre 34 ans [Q1 : 21 ; Q3 : 60] avant la tempête (p = 0,07). Le sex-ratio H/F est de 1,02 et ne diffère pas selon la période d'intoxication (p = 0,95). Discussion/Conclusion.- Nous ne disposons pas dans ce recueil du mécanisme d'exposition au CO, mais différentes études ont montré pour des situations similaires que la principale source était l'utilisation inappropriée de groupes électrogènes. Ces résultats nécessitent d'informer la population sur les risques liés à l'usage de ces appareils qui sont de plus en plus utilisés par les particuliers lors de coupures d'électricité. Une analyse cas-croisés avec un schéma d'appariement stratifié sur le temps pourra être envisagée pour contrôler les facteurs temporels. (R.A.)

Auteur : Grolleau S, Ducassea JL, Azema O, Schwoebel V, Thelot B, Sagnes Raffy C
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2010, vol. 58, n°. Suppl. 1, p. S31-S2