Investigation d'une suspicion de cas groupés d'affections thyroïdiennes à Sinnamary Guyane, 2008

Publié le 1 janvier 2015
Mis à jour le 6 septembre 2019

Fin 2007, le médecin généraliste exerçant sur la commune de Sinnamary en Guyane signalait la survenue d'un nombre inhabituellement élevé de cas d'affections thyroïdiennes dans sa patientèle. Ce signal a été investigué par la Cellule interrégionale d'épidémiologie Antilles-Guyane (Cire Antilles-Guyane) selon la méthode d'évaluation et prise en charge d'agrégats spatio-temporels de maladies non infectieuses publiées par l'Institut de veille sanitaire (InVS). La période d'étude s'étendait de janvier 2002 à avril 2008. Au total, 26 personnes répondaient à la définition de cas, le sexe-ratio H/F était de 0,44 et l'âge médian de 44 ans [min=19 ; max=73]. Une augmentation du nombre de cas a été observée à partir de 2006 et plus particulièrement en 2007. Les taux annuels d'incidence des hyperthyroïdies, des nodules et des goitres étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes et respectivement égaux à 0,92, 1,11 et 0,74 ? habitants pour les femmes versus 0,46, 0,37 et 0,09 ? habitants pour les hommes. La comparaison avec les données de l'étude SU.VI.MAX réalisée en France, montre des incidences annuelles supérieures à Sinnamary pour les hyperthyroïdies. Cette étude n'a pas mis en évidence de facteur spécifique à l'origine d'une exposition commune qui pourrait expliquer la hausse du nombre d'affections thyroïdiennes diagnostiquées à Sinnamary entre 2002 et 2008. La diversité des diagnostics posés et le fait que ces pathologies soient multifactorielles, ne permettent pas d'écarter l'hypothèse que ce regroupement soit le fait du hasard. L'augmentation du nombre de cas ne s'est pas poursuivie à partir de 2009. Une veille en lien avec le médecin déclarant est proposée afin de suivre l'évolution de la situation sanitaire.

Auteur : Carvalho L, Ledrans M
Année de publication : 2015
Pages : 25 p.