Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 19 avril 2018.

Publié le 3 mai 2018
Mis à jour le 20 juin 2019

A la Une - Le botulisme humain en France 2013-2016

Le botulisme humain est une affection neurologique rare mais grave, qui fait l'objet d'une déclaration obligatoire (DO) à Santé publique France. Le diagnostic biologique est réalisé par le Centre national de référence (CNR, Institut Pasteur, Paris). Une étude présente la situation du botulisme humain en France sur la période 2013-2016 à partir des DO et des investigations biologiques du CNR1.Trente-neuf foyers de botulisme confirmés (68 cas) et 3 suspects (4 cas), ont été identifiés : 6 foyers de type A (10 cas), 26 de type B (47 cas), 2 de type F (5 cas) et 5 de type indéterminé (6 cas). Le botulisme alimentaire concernait 36 foyers (65 cas) et le botulisme infantile a été confirmé chez 6 nourrissons. Tous les cas de botulisme alimentaire de type A et F étaient des formes sévères. Deux décès en lien avec une intoxination botulique ont été enregistrés pour cette période. L'aliment responsable a été identifié dans 15 foyers. Il s'agissait majoritairement de produits de charcuterie de préparation familiale ou artisanale, jambon cru notamment, à l'origine de 13 foyers de botulisme de type B dont 3 étaient dus à des charcuteries importées. Des charcuteries de préparation familiale ou artisanale ont été suspectées dans 12 autres foyers. Un pâté de faisan a été mis en cause dans un foyer de type A et une consommation de conserves d'asperges a été suspectée responsable de 2 autres foyers. Un des 2 foyers de botulisme de type F était dû à une viande hachée d'origine industrielle contaminée par Clostridium baratii F7. Aucun aliment n'a été identifié être à l'origine des cas de botulisme infantile, mais une contamination environnementale a été suspectée chez 3 d'entre eux (poussières/travaux de terrassement).Pendant la période récente 2013-2016 en Bourgogne Franche-Comté, seuls le Jura et le Territoire de Belfort ont présenté des cas, ce dernier étant un des 4 départements français ayant connu une plus forte incidence. Toutefois dans la période 1991-2016, il est à noter une incidence sensiblement plus élevée dans les départements du centre de la France : Vienne (4,0/106), Allier (3,2/106), Indre (2,0/106), Saône-et-Loire (2,0/106) et Creuse (1,9/106).Le maintien de la surveillance du botulisme est nécessaire afin d'identifier précocement l'éventuelle émergence d'un nouveau type de toxine ou la mise en cause d'un nouvel aliment. La surveillance permet aussi d'identifier rapidement des foyers afin de transmettre sans délai, aux particuliers et aux industriels, les recommandations de modifications de pratiques en termes d'hygiène et de conservation des denrées alimentaires. Enfin, l'identification rapide des aliments contaminés accélère leur retrait du marché ou d'une distribution familiale.

Année de publication : 03/05/2018