Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 30 novembre 2017.

Publié le 4 décembre 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

A la Une - L'académie de médecine dénonce les tromperies à propos de la borréliose de Lyme

L'académie de médecine alertée par les rumeurs diffusées par des groupes de pression et les inquiétudes croissantes d'une partie de la population française sur la borréliose de Lyme, a publié un communiqué.Pour elle, la " maladie de Lyme chronique ", qui serait liée à la persistance de l'agent pathogène dans l'organisme pendant des années, repose sur l'hypothèse non scientifiquement démontrée d'une " crypto-infection " servant à justifier le recours à des traitements antibiotiques prolongés. De même, l'attribution de symptômes mal définis, subjectifs (fatigue, crampes, douleurs musculaires, acouphènes, troubles du sommeil ou de l'humeur, pertes de mémoire, etc.) à cette " maladie de Lyme chronique " ne repose sur aucun élément de preuve.Elle précise également que la calibration des tests Elisa est nécessaire pour limiter à 5 % le taux de faux positifs. Les responsables de laboratoires doivent résister à la demande de praticiens désinformés, soucieux de confirmer coûte que coûte, y compris par la modification des seuils de positivité des tests, leur diagnostic de " maladie de Lyme chronique " devant des tableaux cliniques indéterminés.Pour elle, l'efficacité revendiquée de traitements antibiotiques prolongés, parfois associés à des médicaments antiparasitaires, antifongiques ou anti-inflammatoires, ne repose sur aucune donnée expérimentale probante et ne s'appuie sur aucun essai clinique randomisé contrôlé. En revanche, de telles prescriptions sont dangereuses pour le malade, conséquentes pour l'écologie microbienne, risquées pour la Santé publique et dispendieuses pour l'Assurance maladie.Face aux malades souffrant de symptômes chroniques non étiquetés et qui se sentent délaissés, elle estime que les médecins ne doivent pas céder à la facilité du diagnostic de " maladie de Lyme chronique " ni les soumettre à des traitements prolongés, inutiles et dangereux. Ces malades doivent pouvoir bénéficier d'une prise en charge diagnostique multidisciplinaire.En conclusion, l'académie de médecine :1. Confirme la validité des recommandations nationales en vigueur émanant de la 16ème Conférence de consensus du 13 décembre 2006 " Borréliose de Lyme : démarches diagnostiques, thérapeutiques et préventives " rappelées par le Haut Conseil de la Santé Publique dans son rapport du 28 mars 2014 et met en garde contre toute sollicitation de révision scientifiquement infondée.2. Met solennellement en garde les pouvoirs publics qui, afin de répondre à l'inquiétude des patients trompés par des groupes de pression, cèderaient au chantage dont ils sont l'objet sans référence scientifique et porteraient ainsi une lourde responsabilité dans l'adoption de mesures inappropriées.3. Désapprouve l'attitude des praticiens qui cèdent à la facilité trompeuse du diagnostic de " maladie de Lyme chronique " face à des patients en errance diagnostique.4. Condamne sévèrement les campagnes de désinformation menées par des groupes de pression en quête de judiciarisation et de réparations financières d'un préjudice inexistant.

Année de publication : 04/12/2017