Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 15 décembre 2016.

Publié le 19 décembre 2016
Mis à jour le 20 juin 2019

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Exposition des femmes enceintes françaises aux polluants de l'environnement : premiers résultats

Santé publique France a publié début décembre les résultats d'une étude qui décrit l'exposition des femmes enceintes françaises à certains polluants environnementaux. L'exposition pendant la grossesse aux polluants pourrait avoir des répercussions sur la santé de l'enfant et de la mère. Le premier tome est consacré aux polluants organiques. Il décrit les niveaux d'imprégnation par le bisphénol A, les phtalates et les pesticides mesurés dans les urines, ainsi que les déterminants de ces niveaux d'imprégnation. Il présente également les concentrations sériques en dioxines, furanes, polychlorobiphényles (PCB), retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés.Ces résultats s'inscrivent dans le volet périnatal du programme national de biosurveillance mis en oeuvre par l'agence. Ce volet s'appuie sur un sous-échantillon de femmes enceintes incluses dans le volet biologique de la cohorte Elfe (Étude longitudinale française depuis l'enfance). L'objectif est d'estimer l'exposition des femmes enceintes à certains polluants présents dans l'environnement, notamment les polluants organiques, et de quantifier si possible les déterminants de ces niveaux d'imprégnation. Cette estimation repose sur le dosage de biomarqueurs dans des prélèvements biologiques recueillis en maternité (sang de cordon, urines, cheveux, sérum) chez des femmes ayant accouché en France continentale en 2011. Les éventuelles variations temporelles et géographiques des niveaux d'imprégnation par ces polluants organiques ont été étudiées par une comparaison avec les résultats d'études antérieures menées en France et à l'étranger.Les résultats montrent que les concentrations mesurées sont généralement légèrement inférieures à celles observées dans les études antérieures françaises et étrangères. Comparativement aux États-Unis, les femmes enceintes françaises sont plus exposées aux pyréthrinoïdes (pesticides utilisés par exemple dans les produits antipoux, antipuces, insecticides) et aux PCB (substances isolantes). Ces différences ont déjà été observées en population générale dans l'étude nationale nutrition-santé mise en oeuvre par Santé publique France en 2007, et pourraient en partie s'expliquer par des différences de comportements, d'usages et de réglementations entre ces pays. Les comparaisons des résultats français avec ceux des études étrangères doivent cependant tenir compte des différences méthodologiques : population d'étude (représentative ou non au niveau national), mode de recueil des échantillons biologiques (premières urines du matin versus prélèvement unique et ponctuel), évolution des méthodes de dosage...Les résultats sur les polluants organiques seront complétés par un second tome sur les niveaux d'imprégnation par les métaux et leurs déterminants. L'analyse approfondie des résultats fera l'objet d'un troisième tome qui permettra de fournir des éléments d'aide à la décision aux acteurs de santé publique, notamment en contribuant à établir des recommandations.

Année de publication : 19/12/2016