Investigation et prise en charge d'une épidémie de gale dans une maison de retraite. Pyrénées-Atlantiques, France, novembre 2005-janvier 2006

Publié le 29 avril 2008
Mis à jour le 11 juin 2019

Introduction - Fin 2005, une maison de retraite des Pyrénées-Atlantiques signalait à la Direction départementale de l'action sanitaire et sociale (Ddass) plusieurs cas de gale touchant les résidents et le personnel. Parallèlement à la mise en place de mesures prophylactiques, une enquête épidémiologique a été réalisée pour rechercher d'éventuels facteurs de risque et surveiller l'évolution de l'épidémie. L'efficacité de cette prise en charge a également été évaluée. Matériel et méthodes - Une étude de cohorte a été réalisée parmi l'ensemble des résidents (n=107) et du personnel (n=65). Un cas de gale certain était défini par la survenue, après le 15 septembre 2005, d'une gale confirmée par un médecin. La surveillance des cas s'est poursuivie jusqu'au 15 janvier 2006. Résultats - Cette étude a confirmé l'existence de 24 cas certains de gale (taux d'attaque =14 %), survenus sur une période d'environ 2 mois. Le taux d'attaque chez les résidents (10,3 %) était 2 fois moins important que chez le personnel (25,5 %). Pour le personnel, la profession d'aide-soignante (RR=5,9 ; p 0,04) et la fréquentation d'un vestiaire particulier (RR=5,9 ; p 0,02) représentaient des facteurs de risque. Chez les résidents, l'utilisation d'un fauteuil roulant (RR=4,4 ; p 0,03) et la participation à certaines activités étaient significativement associées à la maladie. Une cellule de crise, coordonnée par le service d'hygiène et rassemblant les compétences en terme de décisions, soins et logistiques a été constituée. Un traitement global pour toute la collectivité a été organisé par une prise orale d'ivermectine suivie d'une deuxième prise à J8. Discussion-Conclusion - Cette prise en charge a nécessité d'importants moyens. Si le signalement du premier cas a été réalisé trop tardivement, les différentes recommandations ont bien été appliquées dans l'établissement. Le suivi des contacts extérieurs a été plus difficile. Le traitement par ivermectine, du fait de son administration ponctuelle, a facilité grandement la gestion de l'épidémie et aucun cas n'a été signalé par la suite. (R.A.)

Auteur : Castor C, Perret F, Huc B, Filleul L
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 18, p. 152-5