Tuberculose dans les maisons d'arrêt en Ile-de-France. Enquête prospective, 1er juillet 2005-30 juin 2006

Publié le 8 janvier 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. Depuis 1995, aucune donnée sur la prévalence de la tuberculose en prison n'a été publiée en France et aucune évaluation du dépistage systématique à l'entrée n'a été réalisée. La présente étude contribue à une meilleure connaissance de cette maladie, son dépistage et son traitement dans les maisons d'arrêt d'Ile-de-France. Matériel-Méthodes. Une étude prospective a été menée dans les neuf maisons d'arrêt d'Ile-de-France du 1er juillet 2005 au 30 juin 2006. Résultats. Sur les 22 450 personnes incarcérées sur cette période, 26 cas de tuberculose ont été identifiés. La prévalence de la tuberculose dans ces établissements est de 106,9 pour 100 000 détenus. Cette prévalence a diminué de plus de moitié en 10 ans. Le diagnostic et le traitement des malades tuberculeux en prison se font selon les bonnes pratiques cliniques. Par contre, la plupart des patients sont perdus de vue après leur libération. Le dépistage systématique par radiographie pulmonaire réalisé chez toute personne arrivant de liberté souffre de nombreuses anomalies, le taux de dépistage variant de 58 % à 99 % selon les maisons d'arrêt. Seule une moitié des détenus a bénéficié d'un dépistage réalisé dans les délais prévus par la réglementation. Discussion-Conclusion. Une articulation plus étroite entre équipes de soins à l'intérieur des prisons et équipes de lutte contre la tuberculose en population générale, se traduisant en particulier par une consultation médicale et sociale de ces dernières auprès des détenus tuberculeux, devrait permettre d'améliorer le dépistage autour de chaque cas et le suivi à la sortie de prison.(R.A.)

Auteur : Cochet A, Isnard H
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 2, p. 12-4