Faut-il arrêter le BCG ?

Publié le 1 janvier 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

La situation épidémiologique actuelle de la tuberculose en France rend nécessaire une réévaluation de la pertinence de la politique de vaccination BCG. En effet, elle est proche des critères proposés au niveau international pour envisager la suppression de la vaccination systématique des enfants. Les données de la littérature, en particulier les expérience de pays européens, et les analyses menées à partir des données françaises sont en faveur d'un impact extrêmement limité de la pratique de revaccination des sujets tuberculino-négatifs. Ces mêmes sources plaident en faveur d'une augmentation de l'incidence de la tuberculose en cas d'interruption de toute activité de vaccination BCG, affectant particulièrement les populations les plus à risque de tuberculose. L'importance de cette augmentation varie en fonction des hypothèses retenues concernant le pouvoir protecteur du BCG. Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France s'est prononcé en juin 2002 en faveur de la suppression des activités de revaccination et de tests tuberculiniques systématiques et devrait rendre un avis définitif à ce sujet en novembre 2002. La décision concernant la primovaccination nécessite au préalable la mise en oeuvre d'une analyse bénéfice/risque prenant en compte les effets négatifs de la vaccination et d'une réflexion sur la faisabilité et l'acceptabilité de différentes modalités de restriction éventuelle de la population cible de la vaccination BCG.

Auteur : Levy Bruhl D, Barrault Y, Decludt B, Schwoebel V
Médecine et maladies infectieuses, 2003, vol. 33, n°. Suppl 3, p. 188s-92s