Les facteurs associés à la mortalité de la légionellose en France, 2002 - 2004

Publié le 1 mai 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les facteurs de risque associés à la mortalité dans les pneumopathies à légionnelles sont encore peu documentés. Méthode : Une analyse rétrospective des cas de légionellose recensés en France par la déclaration obligatoire, entre 2002 et 2004, a été effectuée. Nous avons comparé les cas de légionellose décédés aux cas de légionellose non décédés, par un modèle de régression logistique. Compte tenu de l'importance de l'âge de moins de 60 ans et sujets de 60 ans et plus. Résultats : Trois mille deux cent soixante-sept cas ont été déclarés. L'évolution était connue pour 85 % d?entre eux (2791), dont 377 décès (13,5 %) ; 72,5 % des patients étaient des hommes (âge médian = 61 ans). L'analyse multivariée retrouve comme facteurs liés à la mortalité pour les moins de 60 ans, un cancer ou une hémopathie (OR = 6,4 IC 95 % 3,6-11,2), une pathologie rénale (OR = 3,2 IC 95 % 1,0-9,9) et l'éthylisme chronique (OR = 2,2 IC 95 % 1,1-4,4). Pour les plus de 60 ans, ces mêmes facteurs apparaissent liés à la mortalité (cancer ou hémopathie : OR = 1,8 IC 95 % 1,2-2,6 ; pathologie rénale : OR = 3,0 IC 95 % 1,4-6,4 ; éthylisme chronique : OR = 2,4 IC 95 % 1,2-5,2). Par ailleurs, une pathologie cardiaque (OR = 2,4 IC 95 % 1,4-4,0), une immunodépression (OR = 1,7 IC 95 % 1,1-2,6) une légionellose nosocomiale (OR = 2,0 IC 95 % 1,3-3,0) ou contractée en institution (OR = 2,4 IC 95 % 1,6-3,6) étaient des facteurs liés à la mortalité. Conclusion : Ces résultats préliminaires ont permis de préciser les facteurs liés à la mortalité de la légionellose en France et devront être complétés par des études prospectives. La mortalité reste élevée et il convient de mieux identifier les patients les plus à risque, pour une prise en charge adaptée.

Auteur : Poupard M, Campese C, Bernillon P, Che D
Médecine et maladies infectieuses, 2007, vol. 37, n°. 6, p. 325-30