Coqueluche néonatale

Publié le 1 janvier 2001
Mis à jour le 9 septembre 2019

La coqueluche néonatale est rare, 34 cas en trois ans ont été relevés par le réseau Renacoq. Le nouveau-né et le nourrisson de moins de trois mois sont peu ou non protégés par les anticorps maternels et exposés à une contamination d'origine le plus souvent familiale, postnatale ; le concept de coqueluche congénitale est discutable. L'hospitalisation, le plus souvent dans la troisième semaine de vie, est décidée devant une toux non spécifique, des difficultés à la prise des biberons ou, plus rarement, des quintes, une toux quinteuse, des accès de cyanose, une toux avec reprise inspiratoire. L'hyperlymphocytose sanguine est inconstante. Le diagnostic bactériologique repose sur la culture des prélèvements pharyngotrachéaux et la polymerase chain reaction. Les complications sont fréquentes, essentiellement pulmonaires. Le risque d'apnées, de bradycardies, les complications digestives et neurologiques (convulsions) impliquent une hospitalisation prolongée, 19 jours en moyenne. La pneumocoqueluche alvéolaire et l'encéphalopathie sont exceptionnelles mais de mauvais pronostic. Le traitement est surtout symptomatique. L'antibiothérapie par un macrolide réduit surtout la contagiosité. Une antibiothérapie chez la mère et/ou les autres membres de la fratrie infectés réduit le risque de coqueluche chez l'enfant ; elle est complétée par une antibiothérapie de 5 à 10 jours chez le nouveau-né. La prévention vaccinale n'est pas applicable en période néonatale, mais une vaccination combinée est utilisable dès le début du troisième mois chez l'ancien prématuré avant son retour à domicile, sous couvert d'une surveillance cardiorespiratoire pendant 24 heures.

Auteur : Aujard Y, Zabe Desanges C, Six C, Goulet V, Bonacorsi S
Médecine et maladies infectieuses, 2001, vol. 31, n°. Suppl 1, p. 39-44