Dépistage du saturnisme de l'enfant en France de 1995 à 2002

Publié le 1 décembre 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

Ce rapport fait le bilan des activités de dépistage du saturnisme infantile pendant la période 1995 - 2002, en France métropolitaine. Il exploite les données du " Système national de surveillance du saturnisme infantile " mis en place en 1995, ainsi que les informations obtenues par une enquête auprès des Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass) réalisée en 2003 et par une enquête auprès des laboratoires d'analyse de la plombémie réalisée en 2004. Selon les données recoupées du système de surveillance et de l'enquête auprès des Ddass, 36151 enfants ont bénéficié d'au moins un test de la plombémie entre 1995 et 2002. La probabilité moyenne pour un enfant d'être testé avant 7 ans était de 0,6 chances sur 100. Le dépistage était très hétérogène dans l'espace et dans le temps. L'activité de dépistage de la région Ile-de-France représentait 61 % de l'activité de dépistage en France métropolitaine et se concentrait essentiellement dans les départements de Paris et Seine-Saint-Denis. L'essentiel des autres actions de dépistage ont eu lieu dans les régions Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais (respectivement 12 % et 9 %). Hors régions Ile-de-France et Rhône-Alpes, les activités de dépistage ont souvent été limitées à des campagnes ponctuelles. Le rendement moyen du primodépistage était de 14,4 %. Au total ont été mis en évidence 5974 cas de saturnisme (primodépistage et suivi). Le taux d'incidence moyen annuel était de 5,9 pour 100 000 enfants de moins de 18 ans et de 17 pour 100 000 enfants de moins de 7 ans. Ces enfants résidaient pour 65,9 % en Ile-de-France, 20 % en Rhône-Alpes et 7 % dans le Nord-Pas-de-Calais. Le taux d'exhaustivité des plombémies enregistrées par le système de surveillance, évalué pour les années 2000 à 2002 à partir de l'enquête auprès des laboratoires, variait de 69 à 82 %. D'après les données du système de surveillance seul, le nombre d'enfants testés pour la première fois a régulièrement augmenté chaque année mais la proportion d'enfants ayant une plombémie initiale supérieure ou égale au seuil de 100 g/L a fortement baissé (de 24,5 % en 1995 à 8,5 % en 2002). La très grande majorité des enfants ayant fait l'objet d'un prélèvement en vue de dépister le saturnisme infantile était âgés de moins de 7 ans (94,4 %). La moyenne d'âge était d'un peu moins de 3 ans, les garçons dépistés étant un peu plus nombreux que les filles. Les acteurs du dépistage étaient principalement les médecins des centres de protection maternelle et infantile dans les interrégions Ile-de-France/Centre, Sud Est et Sud Ouest. Dans les interrégions Est, Grand Nord et Pays de la Loire, les centres de santé et les hôpitaux ont été les principaux prescripteurs. Le facteur de risque " habitat " était mentionné comme présent lors du premier dépistage pour 71 % des enfants enregistrés dans le système de surveillance. L'existence de plusieurs facteurs de risque d'exposition notés par le prescripteur chez un même enfant était associée à une augmentation du risque de plombémie élevée. Les facteurs " habitat dégradé ", " pica " et " autres enfants intoxiqués " s'avéraient être les plus prédictifs d'une plombémie initiale élevée. Le dépistage du saturnisme infantile autour de sites industriels a été conduit principalement dans 7 régions. Au total 2842 enfants ont été testés et 296 (10,5 %) ont été trouvés intoxiqués. Un doute existe quant au suivi effectif d'un tiers des enfants dont la plombémie initiale était supérieure à 100 g/L. Un traitement chélateur a été mis en oeuvre pour 460 enfants. Les mesures environnementales correctrices les plus souvent notées étaient le relogement et les travaux palliatifs dans le logement. (R.A.)

Auteur : Canoui Poitrine F
Année de publication : 2005
Pages : 55 p.