Prise en charge de l'HTA en France : où en est-on ?

Publié le 1 décembre 2019
Mis à jour le 22 juin 2020

Prise en charge de l'hypertension artérielle en france : où en est-on ? L'hypertension artérielle reste la maladie chronique la plus fréquente en France. Sa prise en charge, qui a démontré son efficacité sur la survenue des complications cardiovasculaires, rénales et cognitives, revêt donc un intérêt majeur pour la santé publique. Néanmoins, les résultats de l'étude Esteban conduite en 2015 montrent que la prise en charge de l'hypertension en France n'a connu aucune amélioration significative depuis 2006, date de la dernière étude conduite sur un échantillon représentatif de la population française. En 2015, un adulte sur trois était hypertendu en France. Si la fréquence du dépistage se maintenait à un niveau élevé en France avec plus de 80 % des adultes qui déclaraient avoir eu une mesure de la pression artérielle dans l'année, environ un hypertendu sur deux n'avait pas connaissance de son hypertension. Moins d'un hypertendu sur deux était traité pharmacologiquement et seulement un adulte traité sur deux avait une pression artérielle contrôlée, soit moins de 25 % de l'ensemble des hypertendus. La situation s'est surtout dégradée chez les femmes, avec une diminution importante du recours aux traitements pharmacologiques. L'observance des traitements antihypertenseurs était très faible, avec seulement 64 % des jours de l'année couverts par un traitement. Plus de 40 % des hypertendus avaient, en 2015, un appareil d'automesure tensionnelle. En France notamment, le niveau de connaissance de l'hypertension artérielle par les malades reste très inférieur aux niveaux observés dans les autres pays européens. Il semble aujourd'hui urgent d'agir efficacement sur cette première étape pour améliorer significativement la prise en charge de l'hypertension artérielle dans l'Hexagone. Enfin, il apparaît nécessaire de comprendre rapidement les raisons de la baisse importante de la proportion de femmes traitées pharmacologiquement pour éviter une potentielle perte de chance préjudiciable pour leur santé.

Auteur : Olié Valérie, Blacher Jacques, Vallée Alexandre
La Revue du praticien, 2019, vol. 69, n°. 10, p. 1072-1075