Cas importés de chikungunya et de dengue en France métropolitaine. Bilan de la surveillance à partir des données de laboratoire, avril 2005 - décembre 2007

Publié le 1 juillet 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

La dengue et le chikungunya sont deux arboviroses des régions intertropicales. La transmission se fait d'homme à homme par l'intermédiaire de moustiques du genre Aedes, notamment A. aegypti et A. albopictus. Le risque d'initier une chaine de transmission en France métropolitaine dépend d'une part du risque d'introduction du virus par l'arrivée de personnes virémiques et d'autre part du risque de transmission par des moustiques compétents. A. albopictus est implanté depuis 2005 dans les Alpes-Maritimes, depuis 2006 en Haute-Corse et depuis 2007, dans le Var et en Corse du Sud. Les cas importés sont surveillés en métropole depuis le début de l'épidémie à La Réunion pour le chikungunya et depuis début 2006 pour la dengue à partir des résultats biologiques des principaux laboratoires (cas présentant une confirmation biologique obtenue sur un prélèvement effectué dans un laboratoire métropolitain). Entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2007, 851 cas importés de chikungunya et 658 cas de dengue ont été identifiés à partir des données de laboratoire. L'âge médian au diagnostic était de 50 ans [5 mois - 85 ans] pour les cas de chikungunya et de 42 ans [6 mois - 84 ans] pour les cas de dengue. Le sexe ratio H/F était de 0,86 pour les cas de chikungunya et de 1,12 pour les cas de dengue. L'évolution du nombre de cas de chikungunya a suivi la dynamique de l'épidémie dans l'océan Indien, le nombre de cas de dengue suit également le développement des épidémies de dengues notamment dans les Antilles françaises. Dans les départements où A. albopictus était implanté en 2006, 9 cas de dengue et 8 cas de chikungunya importés ont été rapportés entre le 1er mai et le 30 novembre, période d'activité du moustique. En 2007, dans la zone élargie d'implantation, 22 cas de dengue et 3 cas de chikungunya ont été rapportés pour la même période. Ces résultats apportent des éléments pour une évaluation qualitative d'un risque de transmission autochtone de ces maladies dans le sud de la France. Une surveillance entomologique et épidémiologique active doit donc être poursuivie afin d'orienter au mieux les mesures de prévention et contrôle et de compléter l'évaluation de risque. (R.A.)

Auteur : Ledrans M, Dejour Salamanca D
Année de publication : 2008
Pages : 28 p.